Le pape François déclare que le Christ est un exemple pour les dirigeants du Soudan du Sud à l'occasion du dixième anniversaire de la nation

Le message, signé par le pape François, l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, et le modérateur de l'Église d'Écosse, Jim Wallace, rappelle que dans une lettre envoyée à Noël, ils avaient prié pour une plus grande confiance entre les dirigeants sud-soudanais et les avaient encouragés à se montrer plus généreux au service de leur peuple.

"Depuis lors, nous avons été heureux de constater quelques petits progrès", ont-ils ajouté. "Malheureusement, votre peuple continue de vivre dans la peur et l'incertitude, et manque de confiance dans le fait que sa nation peut effectivement offrir 'la justice, la liberté et la prospérité' célébrées dans votre hymne national."

La lettre rappelle également la réunion d'avril 2019 au Vatican entre les dirigeants politiques et religieux du Soudan du Sud.

La "retraite spirituelle" organisée par le Vatican pour les dirigeants sud-soudanais a réuni le président Salva Kiir Mayardit et le chef de l'opposition de l'époque (et aujourd'hui vice-président) Riek Machar, après une guerre civile de cinq ans qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes.

À cette occasion, le pape François a encouragé les dirigeants à "rechercher ce qui vous unit, à commencer par le fait que vous appartenez à un seul et même peuple, et à surmonter tout ce qui vous divise".

Le pape leur a dit qu'il priait pour qu'ils deviennent des artisans de paix, qui "construisent la paix par le dialogue, la négociation et le pardon."

Dans le message du 9 juillet, le pape François, Welby et Wallace ont noté que des "promesses lourdes" ont été faites lors de la retraite de 2019.

"Nous prions pour que ces promesses façonnent vos actions, afin qu'il devienne possible pour nous de vous rendre visite et de célébrer avec vous et votre peuple en personne, en honorant vos contributions à une nation qui réalise les espoirs du 9 juillet 2011", ont-ils déclaré, en référence au jour de la fondation du pays.

Les trois dirigeants ont invoqué les bénédictions de Dieu sur les politiciens et tout le peuple du Soudan du Sud.

"Votre nation est dotée d'un immense potentiel", indique le message, "et nous vous encourageons à faire encore plus d'efforts pour permettre à votre peuple de profiter pleinement des fruits de l'indépendance."

Caritas Internationalis a également publié une déclaration pour l'anniversaire de l'indépendance du Soudan du Sud.

Citant Aloysius John, secrétaire général de l'organisation, la déclaration affirme que "le 10e anniversaire de l'indépendance pourrait être le point de départ d'un nouveau Sud-Soudan évoluant vers la stabilité politique, assurant un développement humain intégral grâce aux activités de développement communautaire mises en place par les organisations de la société civile".

"Mais pour que cela se produise, un soutien fort de la communauté internationale est nécessaire", a-t-il ajouté.

Gabriel Yai, le directeur de Caritas Soudan du Sud, a déclaré qu'un accord de paix a été signé et soutenu par les principales parties, les armées ont été combinées et sont en cours de formation pour former une armée nationale, et le conseil d'Etat et les conseils législatifs ont été formés et les membres du parlement ont prêté serment.

"C'est l'occasion rêvée pour la communauté internationale d'aider à la construction de la nation", a souligné M. Yai. "Notre pays a plus que jamais besoin du soutien politique international pour consolider l'émancipation politique des dirigeants et pour construire une armée d'État qui protégera le peuple."

Selon le communiqué, "la Confédération Caritas a accompagné le processus de paix pendant ces 10 années, malheureusement profondément marquées par de graves conflits."

L'organisation caritative catholique a à la fois aidé des personnes à pouvoir retourner dans le pays et amélioré les conditions de vie de ceux qui y vivent dans la pauvreté.

"Grâce à un réseau de plusieurs organisations membres de Caritas aidant Caritas Soudan du Sud, un vaste programme d'urgence et de réhabilitation a été mis en place dans les sept diocèses pour répondre aux besoins des plus pauvres", est-il précisé.

L'Eglise catholique et Caritas étaient en première ligne pour aider les personnes déplacées à l'intérieur du pays, et pendant la guerre, Caritas a entrepris des activités d'intervention en cas de catastrophe dans tout le pays, "sans aucune distinction d'appartenance tribale ou autre", selon M. Yai.