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Afrique du Sud: Un archevêque catholique propose de créer des bureaux pour les migrants et les réfugiés dans les paroisses

Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de l'archidiocèse de Johannesburg en Afrique du Sud. Crédit : SACBC Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de l'archidiocèse de Johannesburg en Afrique du Sud. Crédit : SACBC

Un archevêque catholique d'Afrique du Sud a proposé la création d'un bureau qui s'occuperait spécifiquement de ce groupe vulnérable dans chaque paroisse catholique, afin de remédier à la situation critique des réfugiés et des migrants en matière de documentation.

Dans une interview du mercredi 24 novembre accordée à Radio Veritas et partagée avec ACI Afrique, Mgr Buti Joseph Tlhagale a critiqué les responsables gouvernementaux et les politiciens qui, selon lui, écartent les réfugiés parce qu'ils sont sans papiers.

 "Je souhaite que nos groupes aient, dans chaque paroisse, un lieu et un bureau où les migrants pourront se rendre et demander à être enregistrés et reconnus dans le pays afin que les gens cessent de les accuser d'être des sans-papiers", a déclaré Mgr Tlhagale dans l'interview.

L'Ordinaire de l'archidiocèse de Johannesburg en Afrique du Sud a ajouté : "Ma réponse aux dirigeants politiques qui disent que les migrants sont sans papiers : disons que oui, ils le sont ; ils sont venus ici sans documents, sinon vous ne pouvez pas être un réfugié si vous avez votre passeport."

Mgr Tlhagale a également déclaré que les réfugiés et les migrants devaient être considérés comme des êtres humains, ajoutant que les personnes étiquetées comme réfugiés n'ont pas de documents et qu'il est donc de la responsabilité des groupes d'assistance aux migrants et aux réfugiés de s'assurer qu'ils obtiennent les documents aussi rapidement que possible.

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"Pour moi, ce sera la seule façon de répondre fermement aux personnes qui critiquent les migrants sans papiers", a déclaré l'ordinaire local de l'archidiocèse de Johannesburg, qui est également l'évêque de liaison pour les migrants et les réfugiés de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC).

Selon lui, la première chose à faire est d'envisager la création de communautés au niveau des paroisses par le biais d'une action œcuménique, afin de compléter le travail effectué par d'autres organisations qui s'occupent des questions relatives aux réfugiés et aux migrants.

"Dans le travail que nous faisons, nous devrions compléter ce que font d'autres églises ou organisations non gouvernementales afin qu'ensemble nous devenions le tampon ; nous devenons le groupe de soutien qui protégera les réfugiés et les migrants", a déclaré l'archevêque sud-africain.

Abordant la question du chômage parmi les réfugiés et les migrants, l'archevêque catholique a déclaré que ce groupe vulnérable a du mal à trouver un emploi.

Dans l'impossibilité de trouver des emplois, les réfugiés ont eu recours à la création d'emplois dans leur pays d'accueil, explique l'archevêque de 73 ans, qui ajoute : "Ils tiennent des boutiques de bazar et font toutes sortes d'entreprises commerciales différentes afin de subvenir aux besoins de leur famille."

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Il a exhorté les membres des communautés d'accueil à ne pas se sentir intimidés par les combats que mènent les réfugiés et les migrants pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles respectives, car ils font ce que tout le monde, y compris les habitants, fait.

"Si les populations locales (...) créent des emplois pour elles-mêmes et n'attendent pas des entreprises ou du gouvernement qu'ils leur donnent des emplois, alors elles ne devraient pas se plaindre de la raison pour laquelle les ressortissants étrangers travaillent, car leur combat n'est pas différent de celui des réfugiés", a-t-il déclaré.

S'adressant aux fidèles chrétiens, Mgr Tlhagale a déclaré : "Pour être les disciples du Christ, nous devons penser à la miséricorde, à la générosité et même à l'amour, et nous devons donc motiver ceux avec qui nous vivons à avoir la même passion pour ceux qui sont dans le besoin."

Il a ajouté : "Si l'on regarde le monde entier, les migrants et les réfugiés de toutes sortes de pays sont une réalité. Ces personnes vivent à la belle étoile pendant l'hiver et il faut s'occuper d'elles car ce sont des êtres humains."

Mgr Tlhagale a ajouté en référence aux réfugiés et aux migrants : " On ne peut pas les laisser chasser pour se nourrir comme des animaux, dormir à la belle étoile comme des animaux, surtout par ceux d'entre nous qui prétendent être chrétiens. "

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Plus tôt dans la semaine, Mgr Tlhagale a déclaré qu'il était nécessaire de considérer les réfugiés et les migrants comme un "nouveau territoire missionnaire" en raison des difficultés qu'ils rencontrent lorsqu'ils tentent de traverser les frontières.

Les membres de ce groupe, a déclaré l'archevêque Tlhagale dans son homélie du mardi 23 novembre, "vivent et dorment à la belle étoile parce qu'on leur refuse la permission de franchir les frontières... Et c'est pourquoi nous disons que les migrants et les réfugiés sont un nouveau territoire missionnaire de nos jours."

"Lorsque nous célébrons l'Avent, nous espérons que le Christ nous trouvera désireux de l'accueillir. Ainsi, nous prions pour que nous soyons nous aussi désireux d'accueillir les visiteurs, d'accueillir les migrants et les réfugiés dans notre communauté", a déclaré Mgr Tlhagale dans son homélie au début d'un atelier de deux jours organisé pour débattre de la pastorale des migrants et des réfugiés en Afrique du Sud.