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Le meurtre d'étudiants et d'un enseignant est "inacceptable" : Les évêques de la province de Bamenda au Cameroun

Le meurtre de trois étudiants et d'un enseignant, qui aurait été commis par des hommes armés dans la région rétive du Sud-Ouest du Cameroun, est "insensé et inacceptable", ont déclaré dans un message les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Bamenda, en Afrique centrale.

Dans la déclaration collective du vendredi 26 novembre, les membres de la Conférence épiscopale provinciale de Bamenda (BAPEC) racontent les événements du 24 novembre dans une école camerounaise et disent que leur " cœur a été transpercé à nouveau ! "

"Le mercredi 24 novembre 2021, des personnes armées de fusils et d'explosifs ont envahi les locaux de la Government Bilingual High School Ekondo Titi et ont tué par balle trois élèves : Emmanuel Orome (12 ans), Joyceline Ikem (16 ans), et Emmanuel Kum (17 ans), ainsi qu'un enseignant, Celestine Song", déclarent les évêques catholiques dans leur message collectif partagé avec ACI Afrique.

Ils ajoutent : "Ces victimes innocentes ne sont pas la cause de la crise socio-politique et leur mort ne peut être la solution. Leur meurtre est totalement insensé et inacceptable."

"Nos cœurs ont encore été transpercés ! Ces derniers temps, nous avons été douloureusement témoins d'un drame agonisant impliquant, entre autres maux, le ciblage et le meurtre d'élèves, d'étudiants et d'enseignants", déplorent les responsables de l'Église catholique.

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Ils condamnent "ces actes barbares, qui violent toutes les lois et conventions internationales garantissant l'inviolabilité des écoles et la protection des apprenants (élèves et étudiants) et des enseignants, portent atteinte au droit fondamental à l'éducation et enfreignent le cinquième commandement de Dieu, qui interdit absolument le meurtre direct et intentionnel comme un péché grave".

Le meurtre délibéré d'une personne innocente est gravement contraire à la dignité de l'être humain et à la sainteté du Créateur, soulignent les membres du BAPEC dans leur déclaration du 26 novembre.

Ils se réfèrent au livre du prophète Jérémie qui dit : " Une voix continue à se faire entendre dans la Rama de nos villes et villages, des parents en pleurs et en deuil, pleurant leurs enfants et refusant d'être consolés, car ils ne sont plus. "

Ces derniers temps, les cas de violence, d'enlèvements et de meurtres ont augmenté dans les régions anglophones du Cameroun.

Le 20 août, un élève de sept ans de l'école primaire catholique Sainte-Thérèse, dans le diocèse de Kumbo au Cameroun, a été tué par une balle perdue lors d'un échange de tirs entre l'armée camerounaise et des militants près de l'établissement d'enseignement.

Plus en Afrique

Les forces armées camerounaises ont été déployées dans la partie nord-ouest du pays pour combattre les membres du mouvement séparatiste d'Ambazonia (Amba Boys) qui sont opérationnels depuis 2016 lorsque les régions anglophones de la nation, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ont plongé dans le conflit.

En octobre, une élève de six ans a été tuée par un policier qui aurait ouvert le feu sur la voiture dans laquelle elle se trouvait, dans la ville de Buea, au Cameroun.

Dans un rapport du 24 novembre partagé avec ACI Afrique, l'Institut Denis Hurley pour la paix (DHPI) rapporte que civils ont été tués et de nombreux autres blessés par des militaires camerounais dans un village de la région du Sud-Ouest, ce qui soulève des questions quant au professionnalisme des hommes en uniforme.

Le rapport de la fondation caritative de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) indique que trois personnes de Malende, un village de la subdivision de Mbonge au Cameroun, ont payé le prix de la mort d'un soldat du gouvernement tué par des combattants séparatistes de la région anglophone en conflit à Mbalangi, un village voisin de Malende.

Dans leur déclaration collective du 26 novembre signée par le président du BAPEC, Mgr Andrew Nkea, les évêques catholiques rappellent des incidents similaires de violence et d'effusion de sang dans les régions anglophones.

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"Nous nous sommes à peine remis du meurtre cruel d'Enondiale Tchuengia Carolaisse (un élève de première classe) tué à Molyko-Buea le jeudi 14 octobre 2021, et du meurtre brutal d'un autre élève, Brandy Tataw, le vendredi 11 novembre 2021, à Nkwen-Bamenda, que nous sommes à nouveau confrontés au meurtre de quatre autres Camerounais innocents dans la zone protégée d'une école", racontent les évêques catholiques de la province de Bamenda au Cameroun.

Dans nos enseignements précédents, rappellent-ils, "nous avons été persistants dans notre appel au respect et à la défense des droits de l'homme, en particulier le droit à la vie, l'ouverture au dialogue, l'option pour la vérité et le recours à des moyens pacifiques comme meilleure voie vers une solution durable."

Les membres du BAPEC exhortent le gouvernement à assurer la sécurité des écoles et "lancent un appel spécial, une fois de plus, à tous les auteurs de violences pour qu'ils laissent les sentiments véritablement humains d'amour, de pardon et de bienveillance pénétrer dans leur cœur, afin que la sécurité de tous soit garantie, ainsi que le droit de tous les jeunes à la vie, à l'éducation et à l'avenir".

"Que Dieu accorde le repos éternel à ces enfants, console les familles endeuillées et fasse que leur sang devienne la semence de la justice et de la paix dans notre pays", implorent les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Bamenda au Cameroun dans leur déclaration du 26 novembre.