Advertisement

L'Eglise au Cameroun organise des Journées nationales de prière pour le respect de la vie humaine

Les évêques du Cameroun à la fin de leur 43ème séminaire annuel à Obala, le samedi 11 janvier 2020. Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) Les évêques du Cameroun à la fin de leur 43ème séminaire annuel à Obala, le samedi 11 janvier 2020.
Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC)

Alors que la crise qui affecte les régions anglophones du Cameroun continue de s'aggraver, avec des rapports de violence, de violation des droits humains et d'autres formes de souffrances indicibles dans ces régions de la nation centrafricaine, les évêques du pays ont, à la fin de leur séminaire annuel à Obala, appelé à des Journées nationales de prière pour le respect de la vie humaine dans tous les diocèses du pays.

Les prières auront lieu à partir du 1er février, chaque premier vendredi du mois, jusqu'à Pâques, selon le communiqué final du 43ème séminaire annuel des évêques du Cameroun vu par ACI Afrique en début de semaine. 

"Les évêques continuent à être préoccupés par la situation sociopolitique et les nombreuses atteintes à la vie humaine au Cameroun. Ils réitèrent leur appel à la paix et au respect de la vie humaine", peut-on lire dans le communiqué.

Il ajoute : " A cet effet, ils ont décidé d'organiser des Journées nationales de prière pour le respect de la vie humaine, à partir du 1er février 2020, tous les premiers vendredis du mois, jusqu'à Pâques

".

Advertisement

S'adressant à ACI Afrique sur l'importance des Journées nationales de prière, le Président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (NECC), Mgr Abraham Kome a noté : " Notre pays est confronté à des défis sécuritaires ces derniers temps. De la crise anglophone, la menace de Boko Haram dans la région de l'Extrême Nord, nous avons réalisé que les Camerounais perdent peu à peu le respect de la vie humaine".

Mgr Kome a déclaré que la violence au Cameroun avait eu un impact négatif sur la vie sociale et économique des résidents touchés.

"Les affrontements en cours dans les régions anglophones rendent les activités impossibles. Les difficultés augmentent dans le domaine économique. La majorité des entreprises ont cessé leurs activités. La population vit de l'agriculture, mais la culture des champs devient compliquée, de nombreux paysans ont été tués alors qu'ils travaillaient dans leurs fermes ", a déploré l'évêque Kome.

Il a ajouté : " Aujourd'hui, nous devons intensifier nos prières et rechercher l'intervention divine de Dieu pour la paix dans nos cœurs et un amour accru pour nos frères et sœurs ".

La dernière semaine de 2019, le parlement camerounais a approuvé un projet de loi qui accordera un " statut spécial " aux deux régions anglophones du pays.

Plus en Afrique

Cette initiative est le résultat du Dialogue national que le gouvernement a convoqué en octobre, prétendument pour résoudre la guerre de sécession qui a tué au moins 3 000 personnes et en a déplacé plus d'un demi-million depuis son déclenchement en 2016.

Dans la région de l'extrême nord du pays, le groupe armé islamiste Boko Haram a mené plus de 100 attaques depuis janvier 2019, tuant plus de 100 civils.

Le conflit entre les forces gouvernementales et Boko Haram a tué des milliers de Camerounais et en a déplacé plus de 270 000 depuis 2014, ce qui a entraîné la montée des groupes d'autodéfense, a rapporté allafrica.

L'Ordinaire local du diocèse de Bafang a déclaré que les vendredis étaient des jours importants de la semaine dans l'Église catholique et qu'ils convenaient aux prières qui convenaient à la nation en guerre.

" Le vendredi est un jour important pour l'Église catholique ", a dit le prélat camerounais et expliqué : " Les vendredis sont consacrés à la Passion de Jésus, à la Divine Miséricorde et au Sacré-Cœur de Jésus, nous voulons utiliser ces journées de prière pour appeler le Seigneur à avoir de la Miséricorde sur le pays et à nettoyer notre terre de tout le sang versé ces dernières années. ”

Advertisement

Mgr Kome a demandé aux autres évêques d'élaborer des stratégies pour les prières prévues pendant des mois en disant : " Chaque évêque est chargé de l'organisation de cette journée de prière dans son Église locale. ”

Il a ajouté : " Nous invitons tous les fidèles et les personnes de bonne volonté à se joindre à nous durant ces journées de prière pour le respect de la vie humaine.

Dans son allocution à la fin du séminaire, l'évêque d'Obala, Sosthene Leopold Bayemi a invité ses frères évêques à "rester unis dans la prière et à rester fermes dans la foi afin de vaincre le mal qui a détruit les valeurs morales de la société".

" Je souhaite que nous profitions tous de cette journée de prière appelée par les évêques pour prier pour la conversion, pour la paix dans nos cœurs et dans notre pays ", a dit Mgr Bayemi.

Convoqué sous le thème " Quelle conférence épiscopale voulons-nous ", le 43e séminaire des évêques du Cameroun s'est tenu du 5 au 11 janvier.