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Les évêques catholiques de RCA soulignent les défis du pays et déplorent les rapports négatifs des médias

Les évêques de la République centrafricaine (RCA) avec le Président Faustin Archange Touadera. Les évêques de la République centrafricaine (RCA) avec le Président Faustin Archange Touadera.

Les évêques catholiques de la République centrafricaine (RCA) ont, dans une déclaration collective, souligné les défis auxquels le pays est confronté et déploré les reportages négatifs des médias, qui, selon eux, ternissent la réputation du pays et causent "de grands dommages économiques".

Dans la déclaration publiée le 14 janvier et partagée avec ACI Afrique, les membres de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA) expriment leur inquiétude face aux abus des groupes armés, à "l'exploitation effrénée" des ressources du pays, à la corruption et à l'effondrement du système éducatif, entre autres défis.

"Certains groupes armés restent actifs et commettent des exactions", affirment les membres de la CECA, et ajoutent : "Nos ressources naturelles, minières et forestières sont pillées. Nous assistons actuellement à l'exploitation abusive et effrénée de ces ressources par des étrangers avec la complicité de certains compatriotes. "

Les évêques catholiques de la RCA ajoutent : "La dégradation et la destruction de notre environnement sont effrayantes."

Ils s'inquiètent également de "la déliquescence et de l'effondrement du système éducatif national avec la montée du vandalisme, la perte du sens du patriotisme, la culture de la violence et de la justice populaire."

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"La corruption, l'enrichissement illicite, la mauvaise gestion, l'incompétence et le manque d'éthique professionnelle dans certains services de l'État, l'abus de pouvoir et l'injustice sont autant de symptômes qui reflètent et exposent la crise des valeurs morales fondamentales", affirment les membres de la CECA dans la déclaration de cinq pages signée par les neuf évêques catholiques de la RCA.

Ils notent que l'absence de cours d'éducation civique, qui étaient autrefois proposés dans les écoles dans le but d'inculquer des responsabilités civiques et la culture du patriotisme, "constitue un grave échec dans le processus de construction de la nation."

"Une nation ne se construit pas sur la base d'anti-valeurs, mais à travers le travail patient, ardu mais noble d'éduquer les gens aux valeurs qui feront d'eux de véritables citoyens engagés au service de leur pays et de leur patrie", affirment les évêques catholiques de RCA dans leur déclaration du 14 janvier.

Les membres de la CECA déplorent ensuite les reportages négatifs des médias qui, selon eux, ternissent l'image de leur pays. 

"C'est avec une grande consternation que nous assistons à des reportages et des campagnes de désinformation visant à ternir l'image et la réputation de notre pays afin d'entretenir des tensions conflictuelles au mépris de la souveraineté de l'État centrafricain", disent-ils.

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Les évêques catholiques mettent en garde contre les reportages négatifs sur la RCA. Ils affirment que ces rapports, qui ont pour effet de marginaliser et d'isoler leur pays, "causent de grands dommages économiques dans le partenariat avec les institutions financières et les donateurs internationaux qui soutiennent l'économie fragile de la République centrafricaine."

Dans leur message intitulé "Marchons ensemble au milieu d'une société en mutation", les membres de la CECA proposent des pistes pour l'avenir.

Ils suggèrent qu'il y ait un "dialogue sincère et inclusif qui unira le pays au milieu de la violence et des différences politiques".

"Nous souhaitons vivement que ce dialogue ne devienne pas une plateforme pour l'impunité. Il n'est pas question de sacrifier les exigences de la justice sur l'autel de la politique", affirment les évêques catholiques de RCA dans leur déclaration partagée avec ACI Afrique.

Ils précisent : "Un dialogue authentique et réussi sur la base de nos expériences communes de la souffrance est un dialogue dans lequel il y a aussi de la place pour la dissonance et le désaccord."

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"Donnons à notre pays la chance de vivre enfin en paix ! Donnons à notre pays la chance de retrouver sa place dans le concert des nations et d'être respecté comme une nation souveraine à part entière", disent les membres de la CECA.

Ils ajoutent : " Si le présent et l'horizon politique de notre pays semblent incertains en raison des tensions diplomatiques et géopolitiques, d'une crise accentuée des valeurs ou de l'unité, nous croyons que l'esprit du synode peut inspirer la marche de notre peuple et nourrir ses aspirations profondes. "

Les dirigeants de l'Église catholique partagent des sentiments d'espoir en disant : "Une autre République centrafricaine où ses fils et ses filles vivent en harmonie et en paix est possible."

" Notre mémoire collective porte tant de cicatrices d'un passé historique national traumatisant qu'elle peut être qualifiée de mémoire collective de la souffrance ", affirment les évêques catholiques, avant d'ajouter : " Nos expériences de la souffrance sont des opportunités pour nous unir afin de construire ensemble la République centrafricaine. "

Ils notent qu'il n'y a pas d'avenir possible "sans un travail de mémoire et de deuil du passé qui permette au peuple centrafricain de guérir les traumatismes du passé qui le hantent ; de faire entendre la voix des victimes et sans un exercice de vérité et de responsabilité qui inflige des punitions et des sanctions aux coupables."

"Marcher ensemble ne nivelle pas les différences et les spécificités de notre identité", affirment les membres de CECA, qui expliquent : "La différence n'est ni un défaut ni une tare, mais une richesse et un don de Dieu. Oui, l'unité ne signifie pas l'uniformité. "

"Que le Seigneur, par l'intercession de la Vierge Marie, fasse se lever sur la République centrafricaine, notre maison commune, le soleil inaltérable de la vérité, de la justice, du pardon, de la réconciliation et de la paix", implorent les évêques catholiques dans leur déclaration du 14 janvier partagée avec ACI Afrique.