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Pape François: L'Église est fermement engagée en faveur de la justice pour les victimes d'abus

Le Pape François rencontre les participants à la session plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à la Salle Clémentine du Vatican, le 21 janvier 2022. Vatican Media. Le Pape François rencontre les participants à la session plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à la Salle Clémentine du Vatican, le 21 janvier 2022. Vatican Media.

Le pape François a déclaré vendredi que l'Église catholique est fermement engagée à rendre justice aux victimes d'abus cléricaux par l'application rigoureuse du droit canonique.

Dans un discours prononcé devant la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) du Vatican, le pape a évoqué les récentes modifications qu'il a apportées au Code de droit canonique de l'Église dans le but de rendre son "action juridique plus efficace".

"L'Église, avec l'aide de Dieu, poursuit vigoureusement son engagement à rendre justice aux victimes d'abus perpétrés par ses membres, en appliquant avec une attention et une rigueur particulières la législation canonique établie", a déclaré le pape François le 21 janvier.

Le pape a souligné les changements qu'il a apportés le mois dernier aux normes de procédure de la CDF pour les crimes les plus graves, y compris les abus sur mineurs.

"Cela ne suffit pas à endiguer le phénomène, mais c'est une étape nécessaire pour rétablir la justice, réparer le scandale et corriger le délinquant", a déclaré François.

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Les commentaires du pape sont intervenus un jour après la publication par l'archidiocèse allemand de Munich et Freising d'un rapport sur la gestion des cas d'abus qui mettait en cause le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Reinhard Marx, faisant ainsi la une des journaux internationaux.

Le pape François a souligné que le discernement est toujours nécessaire "dans la lutte contre les abus de toutes sortes".

Il a ajouté que le discernement est également nécessaire dans le "chemin synodal" de l'Église. En octobre dernier, le pape a lancé l'étape diocésaine du processus de deux ans menant au synode de 2023 sur la synodalité.

Dans le cadre de ce processus consultatif mondial d'"écoute et de dialogue", le Vatican a demandé à tous les diocèses catholiques du monde entier de participer, d'organiser des consultations et de recueillir des informations sur des questions spécifiques énoncées dans les documents synodaux.

À la fin du processus actuel, une assemblée du Synode des évêques est prévue à Rome en octobre 2023 pour produire un document final destiné à conseiller le pape.

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"Un chemin synodal sans discernement n'est pas un chemin synodal", a déclaré le pape à la CDF.

"Dans le chemin synodal, il est nécessaire de discerner continuellement les opinions, les points de vue, les réflexions, mais on ne peut pas aller dans le chemin synodal sans discernement."

"Ce discernement est ce qui fera du synode un vrai synode pour lequel le personnage le plus important est l'Esprit Saint, et non un parlement avec l'échange d'opinions qui peut avoir lieu dans les médias", a-t-il ajouté.

Le discernement, a ajouté le pape, est essentiel dans le travail de la congrégation vaticane concernant les cas d'annulation ou de dissolution du mariage.

Il a parlé en particulier de la dissolution du mariage "in favorem fidei" (en faveur de la foi), qui ne peut être approuvée qu'au cas par cas et uniquement par le pape.

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"Lorsque, en vertu du pouvoir pétrinien, l'Église accorde la dissolution d'un lien matrimonial non sacramentel, il ne s'agit pas seulement de mettre fin canoniquement à un mariage, qui a déjà échoué dans les faits, mais, en réalité, par cet acte éminemment pastoral, j'entends toujours favoriser la foi catholique - in favorem fidei - dans la nouvelle union et dans la famille, dont ce nouveau mariage sera le noyau", a déclaré le pape.

Le pape François a déclaré à la CDF qu'il existe actuellement de nombreuses tensions sociales et politiques qui menacent la fraternité humaine.

"La tentation grandit de considérer l'autre comme un étranger ou un ennemi, en lui refusant une réelle dignité", a-t-il dit.

"C'est pourquoi, surtout en ce moment, nous sommes appelés à répéter, 'à toute occasion opportune ou incommode' (2 Timothée 4, 2), en suivant fidèlement l'enseignement de l'Église, vieux de 2 000 ans, que tout être humain a une dignité intrinsèque qui vaut dès la conception jusqu'à la mort naturelle", a déclaré le pape François.

"Précisément, l'affirmation de cette dignité est la condition préalable essentielle pour la protection d'une existence personnelle et sociale, et aussi la condition nécessaire pour que la fraternité et l'amitié sociale se réalisent entre tous les peuples de la terre."

"Ne nous contentons pas d'une foi tiède, habituelle et textuelle. Collaborons avec l'Esprit Saint et collaborons entre nous pour que le feu que Jésus est venu apporter au monde puisse continuer à brûler et enflammer le cœur de tous", a déclaré le pape François.