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Chemin synodal mondial « une grande opportunité pour s'écouter » : Pape François

Le pape François écoute un garçon appelé Emanuele à la paroisse Saint-Paul de la Croix, à Rome, le 15 avril 2018. Vatican Media Le pape François écoute un garçon appelé Emanuele à la paroisse Saint-Paul de la Croix, à Rome, le 15 avril 2018. Vatican Media

Le pape François a déclaré lundi que le processus de consultation mondiale de deux ans menant au Synode sur la synodalité est "une grande opportunité" pour les catholiques de s'écouter les uns les autres.

Dans son message pour la Journée mondiale des communications, publié le 24 janvier, le pape s'est dit préoccupé par le fait que les gens "perdent leur capacité d'écoute", tant dans l'Église que dans la vie publique en général.

"Un processus synodal vient d'être lancé", a-t-il écrit. "Prions pour qu'il soit une grande occasion de nous écouter les uns les autres".

"La communion, en effet, n'est pas le résultat de stratégies et de programmes, mais se construit dans l'écoute mutuelle entre frères et sœurs."

Le pape François a formellement invité les catholiques du monde entier en octobre dernier à prendre part à un processus de consultation menant à la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques en 2023.

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Dans son nouveau message, intitulé "Écouter avec l'oreille du cœur", le pape a réfléchi à des passages bibliques illustrant l'importance de l'écoute.

"Parmi les cinq sens, celui qui est privilégié par Dieu semble être l'ouïe, peut-être parce qu'il est moins envahissant, plus discret que la vue, et laisse donc l'être humain plus libre", écrit-il.

"L'écoute correspond au style humble de Dieu. C'est l'action qui permet à Dieu de se révéler comme Celui qui, en parlant, crée l'homme et la femme à son image, et qui, en écoutant, les reconnaît comme ses partenaires de dialogue."

Le pape a déploré ce qu'il a décrit comme une absence d'écoute dans le discours public.

"Le manque d'écoute, que nous expérimentons si souvent dans la vie quotidienne, est malheureusement évident aussi dans la vie publique, où, au lieu de nous écouter les uns les autres, nous nous "parlons les uns aux autres", a-t-il observé.

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"C'est un symptôme du fait que, plutôt que de chercher le vrai et le bon, on recherche le consensus ; plutôt que d'écouter, on prête attention à l'auditoire. La bonne communication, au contraire, n'essaie pas d'impressionner le public avec un clip sonore, dans le but de ridiculiser l'autre personne, mais prête attention aux raisons de l'autre personne et essaie de saisir la complexité de la réalité."

"Il est triste quand, même dans l'Église, des alignements idéologiques se forment et que l'écoute disparaît, laissant dans son sillage une opposition stérile."

Le pape a signé ce message le 24 janvier, en la mémoire de saint François de Sales, patron des écrivains et des journalistes.

Il a exhorté les membres des médias à développer leurs capacités d'écoute.

"La communication n'a pas lieu si l'écoute n'a pas eu lieu, et il n'y a pas de bon journalisme sans la capacité d'écouter", a-t-il déclaré.

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"Pour fournir des informations solides, équilibrées et complètes, il est nécessaire d'écouter longtemps. Pour raconter un événement ou décrire une expérience dans un reportage, il est essentiel de savoir écouter, d'être prêt à changer d'avis, à modifier ses hypothèses initiales."

Le pape a suggéré que l'écoute de la société était plus critique que jamais en raison de la pandémie de coronavirus.

"Tant de méfiance accumulée auparavant à l'égard de l''information officielle' a également provoqué une 'infodémie', au sein de laquelle le monde de l'information lutte de plus en plus pour être crédible et transparent", a-t-il déclaré.

Il a notamment encouragé les journalistes à raconter les histoires des migrants.

"Chacun serait alors libre de soutenir les politiques migratoires qu'il juge les plus appropriées pour son propre pays", a-t-il écrit.

"Mais dans tous les cas, nous aurions sous les yeux, non pas des chiffres, non pas de dangereux envahisseurs, mais les visages et les histoires, les regards, les attentes et les souffrances de vrais hommes et femmes à écouter."

Citant le théologien luthérien allemand Dietrich Bonhoeffer, exécuté par les nazis en 1945, le pape a souligné qu'il y avait également un grand besoin d'écoute dans l'Église.

Il a déclaré : "C'est le don le plus précieux et le plus vivifiant que nous puissions nous offrir les uns aux autres. Les chrétiens ont oublié que le ministère de l'écoute leur a été confié par celui qui est lui-même le grand écoutant et dont ils doivent partager le travail. Nous devons écouter avec les oreilles de Dieu pour pouvoir dire la parole de Dieu".

La Journée mondiale des communications, instituée par le pape Paul VI en 1967, sera célébrée cette année le dimanche 29 mai, jour où certains pays marqueront la solennité de l'Ascension du Seigneur, transférée du jeudi précédent.

Le thème de la commémoration de cette année, la 56e, est "Écoutez !".

En conclusion de son message, le pape François a comparé l'Église à un chœur.

"Avec la conscience de participer à une communion qui nous précède et nous inclut, nous pouvons redécouvrir une Église symphonique, dans laquelle chaque personne est capable de chanter avec sa propre voix, en accueillant les voix des autres comme un don pour manifester l'harmonie du tout que l'Esprit Saint compose", a-t-il déclaré.