Advertisement

Le pape François recherche une "saine décentralisation" avec de nouvelles modifications du droit canonique

L'audience générale du Pape François dans la salle Paul VI au Vatican, le 9 février 2022. Vatican Media. L'audience générale du Pape François dans la salle Paul VI au Vatican, le 9 février 2022. Vatican Media.

Le pape François a dévoilé de nouvelles modifications du droit ecclésiastique dans une lettre apostolique publiée mardi, affirmant qu'il cherchait à promouvoir "une saine décentralisation" dans l'Église.

Dans la lettre publiée motu proprio ("sur sa propre impulsion") le 15 février, le pape a déclaré que son intention avec ces changements était de "favoriser un sens de la collégialité et de la responsabilité pastorale" de la part des évêques, des conférences épiscopales locales et des supérieurs majeurs des communautés religieuses, ainsi que de "soutenir les principes de rationalité, d'efficacité et d'efficience".

Parmi les modifications apportées par le motu proprio, intitulé Assegnare alcune competenze ("Attribuer certaines compétences"), figurent des articles concernant la création de séminaires interdiocésains, l'incardination de clercs, la publication de catéchismes par les conférences épiscopales et les lois relatives aux vœux temporaires.

Le pape François a expliqué qu'avec ces changements, il voulait encourager "une efficacité plus rapide de l'action pastorale de gouvernement de la part de l'autorité locale."

"J'ai jugé opportun d'apporter des changements aux normes jusqu'ici en vigueur concernant certaines matières spécifiques, en attribuant les compétences respectives", a écrit le pape François.

Advertisement

"Ces changements normatifs reflètent encore davantage l'universalité partagée et plurielle de l'Église, qui inclut les différences sans les homogénéiser, avec la garantie, en ce qui concerne l'unité, du ministère de l'évêque de Rome", a-t-il ajouté.

Certains des 10 articles du décret ne consistent qu'en de petits changements de formulation.

Par exemple, l'article 8 modifie le droit canonique de sorte que le Vatican n'aura plus qu'à "confirmer", plutôt qu'à "approuver", la publication de catéchismes par une conférence épiscopale catholique.

Le canon 775 §2 disait auparavant : "Si cela semble utile, il appartient à la conférence des évêques de veiller à ce que des catéchismes soient publiés pour son territoire, avec l'approbation préalable du Siège apostolique."

La loi stipule désormais : "Si cela semble utile, il appartient à la conférence des évêques de veiller à ce que les catéchismes soient émis pour son territoire, sous réserve de confirmation par le Siège apostolique."

Plus en Afrique

Le changement de l'exigence de " confirmation " du Vatican, plutôt que d'approbation, s'applique également à l'article 1, sur la création des séminaires interdiocésains, et à l'article 2, sur la Ratio (lignes directrices) de la formation des prêtres.

Le pape François a signé le motu proprio le 11 février, en la fête de Notre-Dame de Lourdes.

Il s'agit du deuxième motu proprio que le pape François publie cette semaine. Lundi, le pape a également décrété la réorganisation de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en une section doctrinale et une section disciplinaire.

Le pape François a publié 49 motu proprios depuis son élection en 2013.

Mgr Marco Mellino, secrétaire du Conseil des cardinaux et membre du Conseil pontifical pour les textes législatifs, a déclaré à Vatican News qu'il considérait le motu proprio de mardi comme faisant partie "du travail de réforme que le pape François a initié depuis le début de son pontificat."

Advertisement

"Il répond à l'esprit de 'saine décentralisation' indiqué dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 32, visant à favoriser et à valoriser les dynamiques de proximité dans l'Église, sans compromettre la communion hiérarchique avec celle-ci", a-t-il précisé.

Il a ajouté : "Il est évident, en effet, que lorsque l'autorité a une connaissance directe et plus proche des personnes et des cas concrets qui requièrent une action pastorale du gouvernement, cette action, en vertu de sa proximité, peut être d'une efficacité plus rapide."