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Les leaders chrétiens du Kenya critiquent l'initiative de l'opposition de collecter des signatures

Les leaders chrétiens lors de la réunion à la maison ufungamano à Nairobi, Kenya. Crédit : CJPC Les leaders chrétiens lors de la réunion à la maison ufungamano à Nairobi, Kenya. Crédit : CJPC

Les leaders chrétiens du Kenya ont critiqué la démarche entreprise par les membres des partis d'opposition regroupés au sein de la coalition Azimio One Kenya pour collecter des millions de signatures visant à évincer le gouvernement actuel et à abroger la loi de finances 2023 du Kenya.

Dans leur déclaration du mardi 11 juillet, les leaders chrétiens, qui comprennent des représentants de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) et du Conseil national des Églises du Kenya (NCCK), mettent en garde le chef de la coalition d'opposition, Raila Amolo Odinga, contre le fait de donner "au peuple le faux espoir que le gouvernement peut être démis de ses fonctions par la collecte de signatures."

La coalition Azimio One Kenya a dévoilé le 11 juillet une plateforme de signatures en ligne qui, selon ses dirigeants, fonctionnerait parallèlement à la plateforme manuelle, dans le but de recueillir ensemble 15 millions de signatures pour forcer le président William Samoei Ruto à quitter ses fonctions.

Le forum de signatures numériques, lancé à la veille du début d'une "nouvelle série de manifestations", vise également à promouvoir la désobéissance civile, le boycott fiscal et la défiance afin d'obliger le régime du président Ruto à prendre des mesures délibérées pour réduire le coût de la vie.

Dans leur déclaration de trois pages signée par le président de la KCCB, l'archevêque Martin Kivuva Musonde, et le président de la NCCK, l'archevêque Timothy Ndambuki, les leaders chrétiens du Kenya affirment reconnaître le "rôle constitutionnel essentiel que joue l'opposition dans la sauvegarde de la démocratie et de la justice dans notre nation".

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Toutefois, ils invitent la coalition Azimio One Kenya à "reconsidérer" et à annuler la reprise prévue des manifestations.

"Nous vous demandons de reconsidérer le programme d'action de masse proposé, qui risque d'aggraver la situation des Kényans", déclarent les responsables des Églises du Kenya, et d'exhorter les dirigeants de l'opposition à "adopter une approche axée sur les problèmes et les solutions afin d'empêcher la nation de sombrer dans le chaos et la violence".

S'adressant au président Ruto, les leaders chrétiens l'exhortent à "entendre le cri du peuple kényan qui est lourdement accablé par la crise économique mondiale qui prévaut et la sécheresse qui n'a pas encore pris fin malgré l'arrivée des pluies."

"De nombreuses familles dorment le ventre vide, des entreprises se sont effondrées, des emplois ont été perdus et le coût de la vie continue d'augmenter", déplorent-ils, avant d'ajouter : "Nous craignons que le sentiment croissant de désespoir ne plonge le pays dans l'instabilité et, éventuellement, dans la violence".

Les responsables religieux appellent le gouvernement dirigé par le président Ruto à adopter "des politiques et des stratégies qui donnent de l'espoir aux Kenyans tout en relevant le défi économique à court et à long terme".

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"En tant que mesure d'atténuation immédiate, nous recommandons l'abrogation de la loi de finances 2023 afin de revoir la lourde charge fiscale imposée aux Kenyans", ajoutent-ils.

Les leaders chrétiens appellent également à "l'arrêt des emprunts nationaux par le gouvernement afin de permettre aux banques (de) prêter aux entreprises privées qui sont le moteur de l'économie locale".

Ils poursuivent en exhortant les Kenyans à "résister fermement aux incitations des dirigeants politiques et sociaux qui se concentrent sur des ambitions égoïstes", et à s'engager plutôt dans des forums de participation publique en profitant de l'occasion pour "influencer les politiques et les processus de prise de décision".

Nous ne devrions pas laisser le destin de nos familles entre les mains des seuls politiciens et devrions plutôt adopter le mantra "Rien pour nous sans nous"", affirment les leaders chrétiens du Kenya dans leur déclaration du 11 juillet.