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Les chefs religieux de la République démocratique du Congo veulent procéder à un audit citoyen des listes électorales

Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en RDC. Crédit : CENI Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en RDC. Crédit : CENI

Les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l'Église du Christ au Congo (ECC) proposent de réaliser un "audit citoyen" du registre électoral du pays avant les élections générales prévues pour le 20 décembre.

Dans un mémorandum adressé à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la Mission d'Observation Electorale (MOE) CENCO-ECC souligne la nécessité de "rassurer toutes les parties prenantes afin que nous puissions avoir des élections honnêtes et pacifiques dans les délais constitutionnels".

"En vue de résoudre la crise autour du registre électoral, la MOE CENCO-ECC a l'intention de procéder à un audit citoyen dudit registre", indiquent les dirigeants de l'Eglise dans le mémorandum daté du 5 août.

Ils ajoutent : "Il est clair que cet audit sera mené avec l'appui de la CENI elle-même".

"L'échantillon qui sera utilisé pour cette activité devra être mis à disposition par le département informatique de la CENI en collaboration avec ceux du MEO", précisent les membres de la CENCO-ECC.

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Ils poursuivent : "Cet échantillon servira, dans une première phase, à la vérification sur le terrain afin de s'assurer que les personnes présentes dans la base de données de la CENI sont bien celles qui se trouvent sur le terrain."

Dans une deuxième phase, les membres de la CENCO-ECC ont l'intention de "ramener du terrain un autre échantillon de personnes non incluses dans le premier échantillon pour vérification dans la base de données de la CENI".

Les membres de la CENCO-ECC précisent que dans le cadre de ce travail, "un mécanisme de transparence sera mis en place pour permettre aux partenaires et à la CENI de s'assurer de l'exactitude et de l'honnêteté des résultats".

"Cette mission d'observation électorale impliquera également les informaticiens électoraux des partis politiques dans ce travail et les résultats seront transmis à la CENI", ajoutent-ils.

Le 7 juillet, les membres de la CENI en session plénière ont rejeté les appels des partis de l'opposition demandant une expertise d'un organisme international indépendant dans l'audit du fichier électoral, estimant qu'il était "illogique d'entreprendre un autre audit externe du fichier électoral sans justification solide".

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Le 22 mai, les cinq experts nationaux et internationaux recrutés par la CENI ont présenté les conclusions de leur audit du fichier électoral.

Sur plus de 47 millions d'électeurs, plus de 3 300 000 ont été radiés du registre. Ce qui porte le nombre total d'électeurs inscrits à 43.955.181, a indiqué la CENI dans un communiqué.

Dans leur note du 5 août, les membres de la CENCO-ECC déclarent : "En n'invitant pas un organisme international indépendant à réaliser un audit externe du registre électoral, la CENI n'a pas aidé la perception publique d'une vérification indépendante et transparente".

Pour les responsables de l'Église, la situation actuelle de la RDC caractérisée par la guerre à l'est et les violents conflits communautaires à l'ouest et dans plusieurs autres régions du pays, "pourrait conduire à des crises difficiles à gérer si elles s'appuyaient sur une certaine crise de légitimité de la part des dirigeants qui seront élus lors des élections de décembre 2023."

Le 5 mai, les membres de la CENCO ont demandé à la direction de la CENI de solliciter l'expertise d'un "organe indépendant expérimenté" aux côtés de "quelques experts nationaux" pour auditer le fichier électoral du pays.

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Plus tard, le 17 mai, les dirigeants de l'Église en RDC ont proposé la transparence dans le décaissement des fonds comme l'une des réformes électorales qu'ils souhaitent voir mises en œuvre avant les élections générales.