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Comment la petite population catholique de Mauritanie s'est distinguée dans l'action humanitaire

Mgr Martin Albert Happe, évêque de Nouakchott, avec des enfants qui ont reçu la première communion. Crédit : Aide à l'Église en détresse (AED) International Mgr Martin Albert Happe, évêque de Nouakchott, avec des enfants qui ont reçu la première communion. Crédit : Aide à l'Église en détresse (AED) International

Bien que peu nombreuse, l'Église catholique de Mauritanie, pays du nord-ouest de l'Afrique, s'est taillé une place au service de tous, y compris des non-catholiques.

Dans l'un des pays les plus pauvres d'Afrique, qui est presque entièrement musulman, l'Église catholique s'est distinguée en apportant son soutien aux personnes vulnérables, notamment les migrants, les jeunes mères et les enfants nés avec un handicap.

Selon Mgr Martin Albert Happe, évêque de Nouakchott, le seul diocèse catholique de Mauritanie, l'Église est au service de tous, quelle que soit leur appartenance religieuse, "pour montrer que Dieu aime tout le monde".

"Nous, catholiques, sommes là pour tout le monde", déclare Mgr Happe dans un rapport publié mercredi 4 octobre par la fondation pontificale catholique et caritative Aide à l'Église en détresse (AED) International.

Pour tenter de décrire la minuscule population catholique de ce pays du nord-ouest de l'Afrique, Mgr Happe déclare : "Seul Dieu sait combien il y a de catholiques en Mauritanie" et ajoute que le nombre de chrétiens catholiques qui assistent aux services religieux ou font baptiser leurs enfants n'est "pas plus élevé que dans une paroisse d'Europe de l'Ouest".

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Il ajoute qu'en dépit de ce petit nombre, les exigences de l'Église catholique en Mauritanie sont élevées. "En tant que catholiques, nous sommes là pour tous les Mauritaniens. Nous voulons montrer par notre façon de vivre ensemble et nos activités que Dieu aime tous les hommes."

Selon ce membre de la Société des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs/MAfr.), né en Allemagne, le plus grand défi auquel l'Église mauritanienne est confrontée est la croissance rapide des villes du pays. Il explique qu'auparavant, la plupart des habitants vivaient de l'élevage.

"Les périodes de sécheresse n'ont cessé d'augmenter depuis les années 1970. C'est pourquoi de plus en plus de gens affluent vers les villes", explique-t-il, ajoutant que de nombreuses personnes vivent aujourd'hui dans une profonde misère dans les villes encombrées.

L'Église est devenue active dans ce domaine, dit Mgr Happe, et explique : "Les religieuses ont créé de petites stations à la périphérie de la ville où elles fournissent des produits laitiers et offrent une formation à l'hygiène pour les mères.

L'Église catholique de Mauritanie est également engagée dans la prise en charge des enfants handicapés, qui sont souvent cachés par les familles concernées et donc exposés à la négligence.

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L'évêque catholique de Nouakchott, âgé de 77 ans, qui est à la tête de la ville depuis son ordination épiscopale en novembre 1995, rapporte qu'un centre de soutien mis en place par l'Église pour les enfants transforme leur vie.

"De petits miracles s'y produisent. Des enfants qui étaient incapables de se déplacer peuvent marcher à nouveau parce qu'ils sont correctement soutenus", explique à l'AED Mgr Happe, qui a 50 ans de service en Afrique, d'abord au Mali et pendant 28 ans en tant qu'unique évêque catholique en Mauritanie.

Dans le rapport du 4 octobre, l'AED note que la Mauritanie est l'un des pays les plus pauvres du monde et explique que "90 % du pays se trouve dans le Sahara. Autrefois, les habitants étaient des nomades qui vivaient de l'élevage. Mais le désert continue de s'étendre".

Selon l'organisation humanitaire catholique, de nombreux habitants de la Mauritanie ont perdu leurs troupeaux et migrent vers les bidonvilles des villes.

La vie d'un chrétien est des plus difficiles dans cette république islamique où, depuis 1960, le prosélytisme chrétien est strictement interdit. Changer de religion est considéré comme une apostasie, passible de la peine de mort.

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Le gouvernement américain estime que 99 % des 4 millions d'habitants de la Mauritanie sont des musulmans sunnites, tandis que les musulmans chiites représentent 1 % de la population totale du pays. Il y a un petit nombre de non-musulmans, principalement des chrétiens et un petit nombre de juifs, tous étrangers.

La constitution de la Mauritanie définit le pays comme une république islamique et reconnaît l'islam comme la seule religion de ses citoyens et de l'État. Le système judiciaire du pays consiste en un système unique de tribunaux qui s'appuie sur une combinaison de principes juridiques de la charia et de la loi séculière.

La loi interdit l'apostasie. Le code pénal prévoit la peine de mort pour tout musulman reconnu coupable d'apostasie, mais le gouvernement n'a jamais appliqué cette disposition depuis sa promulgation en 2018. Le code pénal considère également le blasphème comme un crime capital passible de la peine de mort.

L'Église catholique en Mauritanie, selon les estimations de l'AED, compte environ 4 500 croyants répartis dans six paroisses.