Que dit le document du Synode sur la synodalité à propos des questions "controversées" ?

Il précise que les personnes qui se sentent exclues en raison de leur sexualité ou de leur identité de genre souhaitent être accompagnées et que l'Église défende leur dignité.

Au cours de la 16e assemblée ordinaire du Synode des évêques, des centaines de délégués et d'autres participants se sont réunis pour discuter de questions et d'expériences personnelles dans l'Église, dans le but de devenir une Église plus synodale. Le document de synthèse a été publié à l'issue de cette réunion d'un mois.

Le rapport a été voté paragraphe par paragraphe par les délégués du Synode en début de soirée le 28 octobre. Bien que toutes les sections aient reçu quelques votes d'opposition, la majorité des deux tiers nécessaire pour inclure la partie dans le texte final a été atteinte par une large marge lors de chaque vote.

La section du rapport concernant la nécessité d'étudier plus avant la question des femmes diacres a reçu le plus d'opposition - 69 personnes ont voté contre son inclusion dans le document, tandis que les votes en faveur se sont élevés à 277.

Participation des femmes

En plus de demander une étude théologique plus approfondie du diaconat permanent et de la possibilité pour les femmes d'accéder à ce ministère, le rapport du Synode propose d'incorporer un langage plus inclusif des femmes et de leurs expériences dans les textes liturgiques et autres textes ecclésiastiques.

Il demande si de nouveaux ministères sont nécessaires pour les femmes, ou s'il est adéquat de créer plus d'espace pour les femmes dans les ministères existants. Il a également proposé que les femmes ayant reçu une formation adéquate soient autorisées à être juges dans les procès de l'Église.

Identité de genre

Le rapport indique qu'un point de "convergence" dans l'assemblée est que "certains sujets, tels que ceux liés à l'identité de genre et à l'orientation sexuelle, à la fin de vie, aux situations matrimoniales difficiles et aux questions éthiques liées à l'intelligence artificielle, sont controversés non seulement dans la société mais aussi dans l'Église parce qu'ils soulèvent de nouvelles questions".

Les catégories anthropologiques ne sont pas toujours suffisantes pour couvrir la complexité des éléments "émergeant de l'expérience ou de la connaissance des sciences..." et l'Église devrait y réfléchir et y travailler "sans céder à des jugements simplificateurs qui blessent les personnes et le corps de l'Église".

L'enseignement de l'Église peut être "traduit en initiatives pastorales appropriées", poursuit le document, notant que même lorsqu'une "clarification supplémentaire est nécessaire", nous devrions suivre l'exemple de Jésus.

Les personnes qui se sentent marginalisées ou exclues de l'Église en raison de leur "situation matrimoniale, de leur identité et de leur sexualité" demandent à être entendues et accompagnées, et à ce que leur dignité soit défendue.

Ceux qui se sentent blessés ou négligés par l'Église aspirent à un lieu où ils se sentent écoutés et respectés sans crainte d'être jugés, ajoute le document, qui précise que "l'écoute est une condition préalable pour marcher ensemble à la recherche de la volonté de Dieu".

Le document indique également que l'Assemblée synodale est proche de ceux qui se sentent seuls parce qu'ils ont choisi de rester fidèles à l'enseignement de l'Église sur le mariage et l'éthique sexuelle, et que les chrétiens doivent écouter et accompagner ceux qui ont pris cet engagement.

Abus sexuels

En ce qui concerne les abus sexuels, le rapport indique que l'Église doit écouter avec une attention particulière les victimes d'abus sexuels, spirituels, économiques, institutionnels, de pouvoir et de conscience commis par des membres du clergé ou des personnes au sein de l'Église.

"L'écoute authentique est un élément fondamental du cheminement vers la guérison, le repentir, la justice et la réconciliation.

Dans une référence apparente au cas de l'ancien jésuite Marko Rupnik, accusé d'abus, le rapport indique que "les cas d'abus de diverses natures à l'encontre de personnes consacrées et de membres d'associations laïques, en particulier de femmes, signalent un problème dans l'exercice de l'autorité et exigent des actions décisives et appropriées".

Le document appelle également à la mise en place de "structures et de processus" pour superviser le comportement des évêques sur une variété de questions, y compris la protection contre les différentes formes d'abus.

Célibat des prêtres

Le rapport s'interroge sur la nécessité de maintenir la discipline du célibat sacerdotal dans le rite latin de l'Église catholique et demande que la question soit reprise, tout en notant que "des appréciations différentes ont été exprimées" sur le sujet.

Une autre proposition concernant le ministère sacerdotal était de "considérer, au cas par cas et en fonction du contexte, l'opportunité d'inclure les prêtres qui ont quitté le ministère [ont été laïcisés] dans un service pastoral qui valorise leur formation et leur expérience".