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Les excès de l'armée risquent de faire échouer les efforts de paix dans le nord-est du Ghana : Les chefs religieux

Mgr Alfred Agyenta, évêque du diocèse de Navrongo-Bolgatanga au Ghana. Crédit : Diocèse de Navrongo-Bolgatanga Mgr Alfred Agyenta, évêque du diocèse de Navrongo-Bolgatanga au Ghana. Crédit : Diocèse de Navrongo-Bolgatanga

Les chefs religieux ont exprimé leur inquiétude face aux récentes violences commises par les militaires à l'encontre des civils à Garu, dans l'Upper East Ghana, estimant que ces excès sont susceptibles de ralentir les efforts de paix dans la région.

Les soldats auraient fait une incursion à Garu le 29 novembre dans ce qui semble être une attaque de représailles à la suite d'une agression contre des agents des services de renseignement de la sécurité nationale déployés dans la région.

Dans une déclaration transmise à ACI Afrique mercredi 8 novembre, Mgr Alfred Agyenta, évêque du diocèse de Navrongo-Bolgatanga, a déclaré qu'il considérait les actes de brutalité militaire dans la région avec une "grave préoccupation" et qu'il condamnait "sans ambiguïté les brutalités infligées aux civils dans la région".

La déclaration a été cosignée par Mgr Agyenta et Alhaji Sumaila Issaka, président du Conseil régional de paix de l'Upper East au Ghana.

Les deux chefs religieux ont déclaré que l'évolution de la situation dans la région assiégée, si elle n'est pas bien gérée, "entravera la coopération nécessaire entre les habitants et le personnel de sécurité dans la lutte contre l'extrémisme violent".

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Ils ont ajouté que les brutalités perpétrées par les soldats "risquent fort de faire échouer la collaboration et la confiance mutuelle dont le personnel de sécurité et les citoyens ont tant besoin pour faire face à l'extrémisme violent qui frappe à nos frontières".

L'opération militaire a fait un mort et au moins 200 blessés.

Le 8 novembre, des jeunes de Garu et de Tempane ont organisé des manifestations pacifiques pour demander justice pour les victimes de ces brutalités.

Dans leur déclaration, les chefs religieux ont appelé le gouvernement ghanéen à ouvrir une enquête indépendante sur les incidents impliquant le personnel des services de renseignement nationaux et les jeunes de Garu, d'une part, et les militaires et les jeunes, d'autre part.

"Nous demandons également au gouvernement de prendre d'urgence les mesures nécessaires pour s'assurer que les personnes blessées lors des incidents reçoivent les soins médicaux nécessaires et pour garantir la sécurité de ceux qui ont été arrêtés", ajoutent-ils.

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Les chefs religieux demandent également au ministère de la sécurité nationale et aux forces armées ghanéennes de veiller à ce que leur approche du rétablissement de la sécurité et de la paix dans la région "soit plus professionnelle et ne fasse pas appel à la force brutale, afin que la dignité de la personne humaine soit toujours respectée dans le cadre de leur travail".