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Pourquoi les évêques du Kenya prennent des mesures radicales contre la corruption

Les évêques s'adressant aux médias. Mgr Alfred Rotich, évêque de gauche, l'archevêque Martin Kivuva et l'archevêque Antony Muheria. ACI Afrique Les évêques s'adressant aux médias. Mgr Alfred Rotich, évêque de gauche, l'archevêque Martin Kivuva et l'archevêque Antony Muheria.
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A la veille du lancement par l'Église catholique d'une campagne de six mois contre la corruption au Kenya, certains évêques de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) ont expliqué pourquoi le corps des évêques a pris la décision audacieuse de combattre le vice, faisant particulièrement référence au message du Pape François lors de sa première visite en Afrique il y a quatre ans et au facteur conscience de l'homme.

"Nous le faisons dans le contexte de l'invitation du pape François qui nous a rendu visite en 2015 et peut-être la critique la plus sévère de la corruption sur le sol kenyan, a déclaré l'archevêque Anthony Muheria aux journalistes lors d'une conférence de presse vendredi à Nairobi.

"Il (le Pape François) a en même temps lancé un appel spécial aux jeunes pour qu'ils surmontent et ne soient pas avalés par ce mal ", a rappelé Mgr Muheria.

Le prélat qui s'est exprimé au nom du Saint-Père a expliqué que c'est dans le contexte de l'invitation du Saint-Père qu'ils (les évêques) ont décidé de relever le défi en se concentrant sur "l'éveil de l'appel baptismal et les conséquences baptismales d'être chrétien qui sont de combattre le mal et de défendre le bien".

"Cette année encore, il (le Pape François) a exhorté toute l'Église catholique à réfléchir sur le sens du baptême et ses conséquences, sur le sens de notre engagement en tant que chrétiens et sur les conséquences, avec le thème Baptisé et envoyé", a dit l'archevêque de Nyeri.

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"Nous nous sentons invités par l'Église universelle à regarder en arrière et à nous réveiller, à renforcer et à renouveler ce que nous avons reçu et renouvelé en tant que chrétiens baptisés et à réveiller la conscience générale de tous ceux qui croient en Dieu ", a déclaré Mgr Muheria, archevêque de l'Opus Dei, lors de la conférence de presse à laquelle ACI Afrique était présente.

Pour sa part, Mgr Martin Kivuva, archevêque de l'archidiocèse de Mombasa au Kenya, a identifié la conscience humaine comme étant d'une importance vitale dans la lutte contre la corruption dans ce pays d'Afrique de l'Est en disant : "Si notre conscience est morte, alors nous ne voyons aucun mal à faire quelque chose de mal".

"C'est pourquoi nous devons réveiller la conscience de tous les Kenyans de sorte que s'ils veulent donner ou recevoir un pot-de-vin, la conscience éveillée les pousse à rejeter le pot-de-vin ", a dit Mgr Kivuva.

La KCCB a prévu de lancer une campagne spéciale contre la corruption sous le slogan "Briser les chaînes de la corruption" lors de la Journée nationale de prière à travers des gestes et des symboles qui seront mis en scène lors de la manifestation du samedi 5 octobre.

"L'Archange Michel a combattu Satan du ciel, alors nous voulons être armés et notre arme est la prière en Ephésiens 6 - nous devons revêtir l'armure de Dieu, la fermeté de la foi, la conscience et aussi la ceinture qui est la justice et l'enthousiasme pour le faire ", a dit Mgr Alfred Rotich aux journalistes lors de la conférence de presse du vendredi précédant l'événement.

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Les évêques ont décrit la corruption au Kenya comme "le péché d'un cœur pourri qui pourrit toutes les relations humaines", un "rejet de la vérité et de l'honnêteté" et "le rejet des lois de Dieu".