Messe de minuit à Bethléem : Le patriarche s'adresse aux chrétiens de Gaza et appelle à la fin de la guerre

"J'avais l'habitude de passer quelques jours avec vous avant Noël chaque année. Dieu seul sait combien de tentatives nous avons faites pour être présents cette année. Nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour vous. Toutes nos vies sont à votre service. Tu n'es pas seul. Nous ne vous abandonnerons jamais. Vous connaissez la peur, la mort et les tragédies, mais vous êtes une lumière en ce moment, grâce à votre présence courageuse. De Bethléem, nous vous serrons dans nos bras. Puissiez-vous ressentir le plus possible la chaleur de notre proximité et de notre affection".

Le patriarche a annoncé que grâce à la collaboration avec la Jordanie, l'Église de Jérusalem a réussi à livrer des fournitures à la paroisse latine de Gaza la veille de Noël. Il n'a pas donné plus de détails.

M. Pizzaballa a également appelé à une solution définitive pour Gaza.

"Il ne suffit pas de parler d'un cessez-le-feu ; nous ne voulons pas d'un cessez-le-feu, nous voulons que les hostilités cessent", a-t-il déclaré. "Nous devons mettre un terme à ces absurdités.

Il a également parlé des habitants de Gaza : Bien qu'ils vivent sur leur propre terre, ils entendent constamment dire "il n'y a pas de place pour eux". Depuis des décennies, ils attendent que la communauté internationale trouve des solutions pour mettre fin à l'occupation sous laquelle ils sont contraints de vivre, et à ses conséquences".

Dans son homélie, le patriarche a évoqué la nécessité de faire une place à tous les peuples.

"Il nous semble aujourd'hui qu'il n'y a pas de place pour Noël", a déclaré M. Pizzaballa dans son homélie. "Le bruit des armes, les larmes des enfants, la souffrance des réfugiés, le cri des pauvres, la douleur de tant de familles en deuil semblent faire perdre l'harmonie à nos chants".

Mais c'est dans les ténèbres de ce monde que l'Église proclame à nouveau Noël, a-t-il déclaré.

"Chaque nuit, Dieu trouve toujours de la place pour son Noël. Même pour nous, ici, aujourd'hui : Dieu peut faire de la place même dans les cœurs les plus durs", a déclaré M. Pizzaballa.

Mgr Pizzaballa a invité tout le monde à "multiplier les actions qui parlent de fraternité, de paix, d'acceptation, de pardon et de réconciliation. Dire oui à ce qui est bon, oui à la paix, oui au dialogue, oui aux autres. Il ne doit pas s'agir d'un exercice rhétorique, mais d'un engagement responsable. Il faut faire de la place, et non l'occuper ; trouver une place pour les autres et ne pas leur en refuser une".

L'église était remplie de chrétiens locaux qui remplaçaient cette année les pèlerins qui ne peuvent pas se rendre à Bethléem en ce moment en raison de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Merci d'être là", a déclaré le patriarche aux fidèles présents.

Après son homélie, il a entonné un chant en arabe intitulé "Jésus est né, Alléluia" et a invité l'assemblée à se joindre à lui. Car même dans l'obscurité, "nous sommes des enfants de la lumière", a-t-il déclaré. "Jésus est avec nous, il est notre joie. C'est pourquoi nous n'avons pas peur ! Nous n'avons jamais peur !"

À la fin de la messe, le patriarche s'est rendu à la grotte de la Nativité en portant la statue de l'Enfant Jésus, dévoilée par les frères franciscains de la Custodie de Terre Sainte pendant le chant du Gloria. Mgr Pizzaballa l'a placée sur l'étoile d'argent qui marque le lieu de naissance de Jésus.

Ensuite, l'Évangile de la Nativité selon Luc a été proclamé et la statue de l'Enfant Jésus a été placée dans la niche, traditionnellement identifiée comme la mangeoire.