Advertisement

La corruption dans les secteurs publics du Nigeria est "inquiétante, scandaleuse, ahurissante": Selon un archevêque

Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria. Domaine Public Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria.
Domaine Public

Les rapports faisant état d'une "corruption omniprésente" et de manipulations de dirigeants "avides de pouvoir" au Nigeria sont préoccupants. Un archevêque de ce pays d'Afrique de l'Ouest s'y est opposé, qualifiant cette tendance de scandaleuse, ahurissante, "terriblement inquiétante et malheureuse". 

"Les récentes révélations sur la corruption omniprésente dans certains secteurs du gouvernement sont terriblement inquiétantes et malheureuses", a déclaré dimanche 26 juillet Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque de l'archidiocèse d'Abuja, au Nigeria, lors d'une messe télévisée à la paroisse de St Agnes, à Wuye.

Mgr Kaigama a ajouté : "Le coût de la gouvernance dans notre pays et les dépenses consacrées à des stratégies politiques partisanes pour "s'emparer" du pouvoir sont scandaleux face à une pandémie de pauvreté".

En Afrique, a-t-il dit, "la soif de pouvoir politique des hommes politiques et même de certains chefs religieux et les manipulations pour y parvenir sont ahurissantes".

"Dans le processus, il y a des menaces de mort, des déclarations judiciaires injustes, l'achat de votes ou des agents électoraux et de sécurité, la promotion des intérêts douteux des parrains, le traitement inéquitable des opposants politiques et lorsque le pouvoir est "pris", l'accumulation de tant de richesses aux dépens des gens ordinaires", a déploré l'archevêque nigérian de 60 ans.

Advertisement

Les entités gouvernementales de la nation la plus peuplée d'Afrique ont été sous les feux de la rampe à la suite d'allégations de corruption et d'appels à des enquêtes.

En conséquence, l'Assemblée nationale du Nigeria a entamé un audit de la Commission de développement du delta du Niger (NDDC), du Fonds fiduciaire d'assurance sociale du Nigeria (NSITF) et de la Commission de développement du Nord-Est (NEDC), entre autres secteurs gouvernementaux.

Le président du pays, Muhammadu Buhari, a suspendu le président de la Commission des crimes économiques et financiers afin d'ouvrir une enquête sur sa participation présumée à la vente d'actifs récupérés lors d'enquêtes sur la corruption. 

L'indice de perception de la corruption de Transparency International classe le Nigeria au 146e rang des pays les plus corrompus sur les 180 nations étudiées.

Pour aller de l’avant, Mgr Kaigama s'est inspiré de la demande du roi Salomon à Dieu contenue dans la première lecture du dimanche 26 juillet.

Plus en Afrique

"La leçon à tirer de cette histoire de Salomon est que pour le développement et le bien-être des gens, et pour éviter de promouvoir des structures économiques injustes qui élargissent le fossé entre riches et pauvres, un dirigeant doit être guidé par la sagesse divine, et non par de simples connaissances intellectuelles", a réfléchi le prélat nigérian.

"Comme Salomon, les dirigeants, qu'ils soient religieux, traditionnels ou politiques, devraient avoir un cœur vraiment compatissant, sensible et compréhensif", a-t-il poursuivi.

Il poursuit : "Malgré la sagesse de Salomon et le fait que le Seigneur lui soit apparu deux fois, son déclin politique est venu du fait qu'il n'est pas resté fidèle et obéissant à Dieu en servant les intérêts de son peuple".

"Un dirigeant guidé par la sagesse divine respecte la vie humaine, donne à chacun un sentiment d'appartenance, favorise une répartition équitable des ressources disponibles, reconnaît les potentiels des autres et en tire le meilleur parti dans l'intérêt du bien commun", a réfléchi Mgr Kaigama lors de son homélie dominicale et a ajouté : "Un dirigeant sage est également conscient de rechercher les choses célestes qui durent éternellement.

Il a poursuivi en partageant sa réflexion basée sur l'Ecriture du jour en disant : "Notre deuxième lecture nous offre une consolation en nous assurant que rien, que ce soit les calamités, les conflits violents ou la pandémie COVID-19 et d'autres maux, n'est nouveau pour Dieu. ”

Advertisement

"Notre Dieu peut tout transformer en bien ; Dieu peut amener les dirigeants à minimiser ou à éradiquer les conséquences négatives de tous ces maux et calamités sur les gens, mais ces dirigeants doivent d'abord être libérés des pratiques corrompues", a déclaré l'archevêque d'Abuja en se référant à la Lettre de Saint Paul aux Romains (Rom 8:28-30). 

"Pour nous tous, le royaume de Dieu est un trésor qui mérite qu'on renonce à tout pour en faire partie. En nous sacrifiant chacun pour construire un Nigéria de paix, de justice et de sainteté, nous pouvons hériter du Royaume de Dieu", a conclu l'archevêque Kaigama.