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Comment les missionnaires salésiens protègent les jeunes en Afrique de l'Ouest contre la traite d'êtres humains

Logo sur la Journée mondiale contre la traite des personnes. Nations unies Logo sur la Journée mondiale contre la traite des personnes.
Nations unies

À l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains célébrée le 30 juillet, la direction des Missions salésiennes, la branche de développement de l'Institut religieux des Salésiens de Don Bosco (SDB) basée aux États-Unis, s'est jointe à d'autres organisations humanitaires pour examiner les initiatives visant à freiner la traite d'êtres humains dans le monde entier, y compris dans les pays d'Afrique de l'Ouest.

Par le biais de la campagne « Halte à la traite », les membres de SDB cherchent à fournir « une éducation qui change la vie, et des programmes de prévention et de sensibilisation » aux jeunes des pays d'Afrique de l'Ouest que sont le Mali, le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau.  

« Les missionnaires salésiens du monde entier fournissent des programmes et des services pour aider les jeunes à mener une vie plus saine et productive et à assurer leur sécurité » déclare le directeur des missions salésiennes, le père Gus Baek, dans un rapport du 30 juillet partagé avec ACI Afrique.

Il ajoute : « Une partie de l'objectif des missionnaires salésiens dans de nombreux pays est d'éduquer les jeunes sur les dangers liés à la migration et sur ceux qui pourraient leur vouloir du mal. »

L'une des principales façons dont nous soutenons les jeunes, ajoute le père Baek, « est de comprendre les besoins du marché local et de fournir des programmes de formation qui aident les jeunes à trouver du travail dans leurs propres communautés dans des secteurs d'emploi qui recherchent une main-d'œuvre qualifiée. »

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Au Mali, pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, la campagne « Halte à la traite » des SDB vise « les jeunes qui quittent les pays d'Afrique en quête d'une vie meilleure en Europe » a indiqué Hannah Gregory, représentante des médias des missions salésiennes, dans un rapport partagé avec ACI Afrique jeudi 30 juillet.

Cette campagne, qui est le fruit d'une collaboration entre le Service volontaire international pour le développement (VIS), géré par les Salésiens, et l'Association de la mission Don Bosco à Turin, en Italie, « vise à empêcher les jeunes migrants d'être victimes de la criminalité et de l'exploitation » a déclaré le responsable des missions salésiennes dans le rapport du 30 juillet.

Grâce à cette campagne, les membres des SDB du Mali facilitent les études des jeunes qui ont la possibilité de suivre quatre cours diplômants en métallurgie, électricité et énergie solaire, mécanique automobile et agricole, et entrepreneuriat au Centre salésien de formation professionnelle.

Situé à Bamako, la capitale du pays, le Centre délivre également un diplôme d'études secondaires en mécanique automobile et en métallurgie.

L'objectif de la campagne, indique le rapport de Mme Gregory, « est de pouvoir offrir ces cours à d'autres jeunes dans le besoin » les membres des SDB de l'établissement visant à faire passer les inscriptions au Centre de 433 à 809 élèves pour l'année scolaire 2020. 

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« Ils prévoient également de mettre en place un système pour mieux identifier les jeunes vulnérables et les aider à trouver un emploi après l'obtention de leur diplôme » déclare Mme Gregory dans son rapport partagé avec ACI Afrique, ajoutant que « la campagne lancera une formation agricole dans la ville rurale de Moribabougou qui cible principalement les femmes. »

Au Sénégal, en Gambie et en Guinée-Bissau, les membres de SDB qui supervisent la campagne « Halte à la traite » ont lancé un projet de 15 mois, qui sera le fer de lance d'activités visant à promouvoir le développement en vue de réduire la migration des jeunes vers d'autres pays pour échapper à la pauvreté, précise Mme Gregory dans son rapport envoyé à ACI Afrique. 

L'initiative, dit-elle, permettra d'accéder à l'éducation grâce à des bourses et à des aides au travail afin que les jeunes des trois nations d'Afrique de l'Ouest soient préparés à un emploi qui leur permettra de répondre aux besoins actuels du marché du travail. 

La fourniture de kits qui permettront aux participants de créer des micro-entreprises dans des secteurs stratégiques fait partie de l'initiative « Halte à la traite. »

« Le projet s'efforcera à renforcer les soins psychosociaux formels et informels que les jeunes migrants reçoivent actuellement lorsqu'ils retournent dans leur pays d'origine afin de les aider à se réinsérer dans leur communauté » indique la représentante des médias des Salésiens dans son rapport.

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Elle poursuit : « Le projet sensibilisera les jeunes aux risques de la migration. Il leur fournira les ressources nécessaires pour se connecter à l'éducation et à l'emploi dans leur propre pays afin de réduire le besoin de migration. »

Selon les données de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) recueillies depuis 2003, il y a environ 225 000 victimes de la traite d’êtres humains dans le monde.

La Journée mondiale contre la traite d’êtres humains vise à « sensibiliser à la situation des victimes de la traite d’êtres humains et à la promotion et la protection de leurs droits. »

Le thème de cette année se concentre sur les premiers intervenants dans la lutte contre la traite d êtres humains qui travaillent dans différents secteurs « pour identifier, soutenir, conseiller et rechercher la justice pour les victimes de la traite, et pour lutter contre l'impunité des trafiquants. »

« La traite d’êtres humains constitue toujours une plaie ouverte sur le corps de la société contemporaine. Je remercie chaleureusement tous ceux qui travaillent au nom des victimes innocentes de la marchandisation de la personne humaine. Il reste beaucoup à faire ! » le Pape François a tweeté le jeudi 30 juillet.

Dans une déclaration commune marquant la Journée mondiale contre la traite d’êtres humains, Caritas Internationalis et COATNET, l'organisme mondial qui chapeaute les organisations chrétiennes contre la traite des êtres humains, ont exhorté les gouvernements à "intensifier les efforts pour identifier les victimes de la traite et de l'exploitation, dont le nombre augmente de façon inquiétante en raison de la pandémie du COVID-19".