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Un prélat guinéen plaide pour la fin de toutes formes de violence et appel à un dialogue inclusif

Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de l'archidiocèse de Conakry, pendant la messe à la cathédrale Sainte-Marie, le samedi 15 août. Domaine public Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de l'archidiocèse de Conakry, pendant la messe à la cathédrale Sainte-Marie, le samedi 15 août.
Domaine public

L'archevêque de Conakry, en Guinée, a tendu la main aux dirigeants politiques de ce pays d'Afrique de l'Ouest qui sont impliqués dans un conflit violent lié aux élections, en appelant à un "dialogue inclusif pour la paix".

"Je demande humblement au gouvernement et aux acteurs sociopolitiques de cesser immédiatement toute forme de violence et d'établir un cadre de dialogue inclusif pour la paix afin de permettre aux parties en conflit de s'écouter et d'échanger leurs points de vue pour trouver des solutions pacifiques à cette crise", a déclaré le samedi 15 août Mgr Vincent Coulibaly.

Mgr Coulibaly, qui présidait la Sainte Eucharistie en la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie à la cathédrale Sainte-Marie de Conakry, a reconnu la valeur des élections mais a regretté le violent conflit qu'elles déclenchent dans le pays. 

"Les élections sont une étape importante vers un État de droit démocratique et une réelle contribution à la paix. Malheureusement, en Guinée, le processus électoral est toujours perturbé par des violences de toutes sortes", a-t-il déclaré.

Il a ajouté : "De nombreux Guinéens sont encore inquiets et très préoccupés par les violences qui ont lieu dans notre pays à l'approche de l'élection présidentielle prévue pour le 18 octobre 2020".

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Les discussions sur la candidature du président guinéen Alpha Condé à un troisième mandat, qui a été considéré comme "profitant d'une nouvelle constitution pour contourner la limite de deux mandats présidentiels", ont déclenché des protestations dans différentes parties du pays, entraînant la perte d'au moins 30 vies, indique un rapport de l'agence de presse Reuters publié par Aljazeera. 

Les membres de l'opposition ont boycotté la constitution, qui a été approuvée par référendum en mars.

Le 7 août, le parti au pouvoir en Guinée, le Rassemblement du peuple guinéen (RPG), a nommé le président Condé pour un troisième mandat, ses partisans faisant valoir que le changement constitutionnel avait annulé sa limite de deux mandats.

Dans son homélie du 15 août, Mgr Coulibaly a condamné "les nombreuses pertes en vies humaines ainsi que les blessures et les destructions de biens publics et privés enregistrées lors des manifestations sociopolitiques".

Il a demandé aux autorités compétentes "d'enquêter sur les décès afin d'identifier les auteurs et de les traduire en justice et d'éviter de faire de nouvelles victimes. ” 

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"J'implore le gouvernement et l'opposition de mettre la Guinée au-dessus de tous les intérêts personnels", a déclaré le prélat de 67 ans, qui a exhorté les responsables des partis au pouvoir et de l'opposition à "mettre fin aux propos menaçants, blessants, dégradants et provocateurs".

Il a fait connaître la solidarité et la proximité spirituelle des dirigeants de l'Église avec "notre peuple qui souffre".

"Aucune injustice, aucune atteinte à la paix, à la vie, aux droits fondamentaux de l'homme ne peut rester indifférente aux yeux de l'Eglise", a déclaré l'Ordinaire de l'archidiocèse de Conakry.