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Le Pape François demande aux Catholiques d'éviter le commérage

Le Pape François prononce son discours de l'Angélus le 9 août 2020. Vatican Media/CNA. Le Pape François prononce son discours de l'Angélus le 9 août 2020.
Vatican Media/CNA.

Le Pape François a imploré les catholiques dimanche de ne pas bavarder des fautes des uns et des autres, mais plutôt de suivre la directive de Jésus sur la correction fraternelle dans l'Evangile de Matthieu.

"Quand nous voyons une faute, un défaut, une chute chez ce frère ou cette sœur, habituellement la première chose que nous faisons est d’aller le raconter aux autres, en médisant. Et les médisances ferment le cœur à la communauté, empêchent l’unité de l’Eglise", a déclaré le Pape François dans son discours de l'Angélus le 6 septembre.

"Le grand bavard c’est le diable, qui dit toujours de mauvaises choses sur les autres, car il est le menteur qui cherche à désunir l’Eglise, à éloigner les frères et à ne pas faire communauté. S’il vous plaît, frères et sœurs, faisons un effort pour ne pas médire. Les commérages sont un fléau pire que le COVID", a-t-il déclaré aux pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre.

Le Pape François a déclaré que les catholiques doivent vivre la "pédagogie de la correction fraternelle" de Jésus - décrite au chapitre 18 de l'Evangile de Matthieu - "si votre frère pèche contre vous".

Il a expliqué : "Pour corriger un frère qui a mal agi, Jésus propose une pédagogie de la correction fraternelle ... articulée en trois étapes. En premier lieu, il dit : "Montrez la faute quand vous êtes seuls tous les deux", c'est-à-dire, n'annoncez pas son péché en public. Il s'agit d'aller voir son frère avec discrétion, non pas pour le juger mais pour l'aider à réaliser ce qu'il a fait".

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"Combien de fois avons-nous fait cette expérience : quelqu'un vient et nous le dit : "Mais, écoutez, vous avez tort. Vous devriez changer un peu sur ce point". Peut-être qu'au début nous nous fâchons, mais ensuite nous sommes reconnaissants parce que c'est un geste de fraternité, de communion, d'aide, de rétablissement", a déclaré le Pape.

Reconnaissant que parfois cette divulgation privée de la faute d'autrui peut être mal reçue, le Pape François a souligné que l'Evangile dit de ne pas abandonner mais de chercher le soutien d'une autre personne.

Jésus dit : "S'il n'écoute pas, prends une ou deux autres personnes avec toi, afin que chaque parole soit confirmée par le témoignage de deux ou trois personnes", a déclaré le Pape.

"C'est l'attitude de correction fraternelle que Jésus veut de nous", a-t-il ajouté.

La troisième étape de la pédagogie de correction fraternelle de Jésus est de le dire à la communauté, c'est-à-dire à l'Eglise, a dit François. "Dans certaines situations, toute la communauté s'implique".

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"La pédagogie de Jésus est toujours une pédagogie de la correction fraternelle ; il essaie toujours de récupérer, de sauver", a dit le Pape.

Le Pape François a expliqué que Jésus s'est appuyé sur la loi mosaïque existante pour expliquer que l'intervention de la communauté peut être insuffisante. "Il faut un plus grand amour pour réhabiliter un frère", a-t-il dit.

"Jésus dit : 'Et s'il refuse d'écouter même l'église, qu'il soit pour vous comme un païen et un collecteur d'impôts'". Cette expression, apparemment si méprisante, nous invite en réalité à mettre le frère entre les mains de Dieu : Seul le Père pourra montrer un amour plus grand que celui de tous les frères et soeurs réunis ... C'est l'amour de Jésus, qui avait embrassé les collecteurs d'impôts et les païens, scandalisant les conformistes de l'époque."

C'est aussi la reconnaissance qu'après l'échec de nos tentatives humaines, nous pouvons toujours confier à Dieu notre frère qui est dans l'erreur "dans le silence et la prière", a-t-il ajouté.

"C'est seulement en étant seul devant Dieu que le frère peut faire face à sa propre conscience et à la responsabilité de ses actes", a-t-il dit. "Si les choses ne vont pas bien, prière et silence pour le frère et la sœur qui se sont trompés, mais jamais de commérages".

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Après avoir prié l'Angélus, le Pape François a salué les pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre, y compris les séminaristes américains nouvellement arrivés qui vivent au Collège pontifical nord-américain de Rome et les femmes atteintes de sclérose en plaques qui ont effectué un pèlerinage à pied de Sienne à Rome le long de la Via Francigena.

"Que la Vierge Marie nous aide à faire de la correction fraternelle une pratique saine, afin que dans nos communautés s'instaurent des relations fraternelles toujours nouvelles, fondées sur le pardon mutuel et surtout sur la puissance invincible de la miséricorde de Dieu", a déclaré le Pape François.