Décès de l’ancien président du Ghana, connu pour avoir appelé les dirigeants de l'église à "s’exprimer"

Fils d'une mère ghanéenne et d'un père écossais, feu Rawlings, qui était lieutenant d'aviation dans l'armée de l'air, a été le fer de lance du renversement du gouvernement du général Frederick Akuffo en 1979.

Il a cédé le pouvoir à un gouvernement civil peu de temps après, mais a ensuite mené un autre coup d'État deux ans plus tard, dénonçant la corruption et la faiblesse du leadership du gouvernement.

De 1981 à 1993, il a présidé un gouvernement mixte militaire et civil. Il a été élu président en vertu d'une nouvelle constitution en 1992 et a occupé ce poste jusqu'en 2001. 

On se souvient du président Rawlings pour sa reconnaissance du rôle important des chefs religieux, en particulier des dirigeants de l'église, dans la nation ouest-africaine.

"L'Eglise catholique et les autres églises formelles et traditionnelles conservent un niveau élevé de respect et de crédibilité et doivent s'exprimer", a déclaré l'ancien président en s'adressant à Mgr John Bonaventure Kwofie de l'archidiocèse d'Accra au Ghana et à sa délégation lors de visite de courtoisie en mars 2019. 

Il a ajouté : "Vous nous laissez trop souvent nous en tirer. Nous sommes en train de nous immuniser. L'Église a été monétisée et en donnant une publicité indue aux charlatans et aux fraudes se faisant passer pour des chefs religieux, nous aidons non seulement à étendre leurs activités et leur influence, mais nous contribuons aussi à maintenir les gens dans l'ignorance".

En février de cette année, lors de la célébration du point culminant marquant les 75 ans de la création d'une église dans l'archidiocèse d'Accra au Ghana, l'ancien président Rawlings a appelé les chrétiens du pays à "soutenir leur prière de pensées et de mots par des actions pour obtenir les réponses et les résultats souhaités, car la prière seule ne suffit pas à résoudre leurs problèmes".

L'ancien chef de l'État a ajouté : "Être catholique est une responsabilité qui doit être prise au sérieux par tous ceux qui professent la foi catholique". 

Les dirigeants de tout le continent ont rendu leurs hommages, se souvenant de l'ancien président comme d'un "grand homme d'État" qui a contribué à la paix et au sens de l'intendance chez les Africains.

"L'Afrique a perdu une icône et un grand homme d'État dont la contribution à la paix et à la prospérité du continent restera dans les mémoires pour les générations à venir. Nous lui serons à jamais reconnaissants des efforts qu'il a déployés pour ouvrir les yeux des Africains, notamment sur la gestion de leurs ressources afin de développer leurs propres pays", a déclaré le président du Kenya, Uhuru Kenyatta. 

Le président Kenyatta a ajouté : "Son style de leadership a transformé l'esprit de nombreuses personnes de ce continent pour qu'elles voient leurs possibilités d'obtenir le meilleur avec ce qu'elles ont". 

Pour sa part, le président du Libéria, George Weah, a exprimé ses sympathies au peuple de Dieu au Ghana, à la famille Rawlings et aux Africains en général pour "la mort d'un grand homme d'État".

"Le Ghana, le Liberia et l'Afrique regretteront un grand leader", a déclaré le président Weah sur Twitter, ajoutant que son pays se souvient de "l'immense contribution de Rawlings à la réalisation et au maintien de la paix pendant les jours sombres de notre propre histoire". ” 

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, a déclaré : "L'Afrique a perdu un pilier du panafricanisme et un homme d'État continental charismatique".

Pour sa part, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a fait l'éloge de l'ancien président du Ghana en soulignant "la qualité exceptionnelle du grand leader" qui "manquera cruellement à tout le continent".

Damian Avevor au Ghana a contribué à cet article.