Le pape François exhorte les catholiques à louer Dieu dans les moments heureux "mais surtout dans les moments difficiles".

Dans son discours de mercredi, le pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur la prière, qu'il avait commencé en mai et repris en octobre après neuf discours sur la guérison du monde après la pandémie.

Il a consacré l'audience à la prière de louange, que le Catéchisme de l'Eglise catholique reconnaît comme l'une des principales formes de prière, aux côtés de la bénédiction et de l'adoration, de la pétition, de l'intercession et de l'action de grâce.

Le pape a médité sur un passage de l'Évangile de Saint Matthieu (11:1-25), dans lequel Jésus répond à l'adversité en louant Dieu.

"Après les premiers miracles et l'implication des disciples dans la proclamation du Royaume de Dieu, la mission du Messie traverse une crise", a-t-il dit.

"Jean le Baptiste doute et lui fait recevoir ce message -- Jean est en prison : "Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en chercher un autre ? (Matthieu 11:3) parce qu'il ressent cette angoisse de ne pas savoir s'il s'est trompé dans sa proclamation".

Il a poursuivi : "Or, précisément en ce moment décevant, Matthieu relate un fait vraiment surprenant : Jésus n'élève pas une complainte au Père, mais il élève un hymne de jubilation : "Je te remercie, Père, Seigneur du ciel et de la terre, dit Jésus, d'avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de les avoir révélées aux enfants" (Matthieu 11:25).

"Ainsi, au milieu d'une crise, dans les ténèbres de l'âme de tant de personnes, comme Jean-Baptiste, Jésus bénit le Père, Jésus loue le Père".

Le pape a expliqué que Jésus louait Dieu, avant tout, à cause de ce qu'il est : son Père aimant. Jésus l'a également loué pour s'être révélé aux "petits".

"Nous aussi, nous devons nous réjouir et louer Dieu parce que les gens humbles et simples accueillent l'Evangile", a-t-il dit. "Quand je vois ces gens simples, ces gens humbles qui font des pèlerinages, qui vont prier, qui chantent, qui louent, des gens qui manquent peut-être de beaucoup de choses mais dont l'humilité les conduit à louer Dieu..."

Dans l'avenir du monde et dans les espoirs de l'Église, il y a les "petits" : ceux qui ne se considèrent pas meilleurs que les autres, qui sont conscients de leurs propres limites et de leurs péchés, qui ne veulent pas se placer au-dessus des autres, qui, en Dieu le Père, reconnaissent que nous sommes tous frères et sœurs.

Le pape a encouragé les chrétiens à répondre à leurs propres "défaites personnelles" de la même manière que Jésus.

"Dans ces moments-là, Jésus, qui a fortement recommandé la prière de poser des questions, au moment même où il aurait eu raison de demander des explications au Père, commence au contraire à le louer. Cela semble être une contradiction, mais elle est là, c'est la vérité", a-t-il dit.

"A qui la louange est-elle utile ?" a-t-il demandé. "A nous ou à Dieu ? Un texte de la liturgie eucharistique nous invite à prier Dieu de cette manière, il dit ceci : Bien que tu n'aies pas besoin de notre louange, notre action de grâce est elle-même ton don, car nos louanges n'ajoutent rien à ta grandeur, mais nous servent à nous sauver". En louant, nous sommes sauvés".

"La prière de louange nous sert. Le Catéchisme la définit ainsi : la prière de louange "participe au bonheur béni des cœurs purs qui aiment Dieu dans la foi avant de le voir dans la gloire".

Le pape a ensuite réfléchi sur une prière de saint François d'Assise, connue sous le nom de "Cantique de frère Soleil".

"Le Poverello ne l'a pas composé dans un moment de joie, dans un moment de bien-être, mais au contraire, au milieu des difficultés", a-t-il expliqué.

"François était alors presque aveugle, et il sentait dans son âme le poids d'une solitude qu'il n'avait jamais connue auparavant : le monde n'avait pas changé depuis le début de sa prédication, il y avait encore ceux qui se laissaient déchirer par des querelles, et en plus, il était conscient que la mort approchait de plus en plus".

"Cela aurait pu être le moment de la désillusion, de cette désillusion extrême et de la perception de son propre échec. Mais François a prié à cet instant de tristesse, à cet instant sombre : "Laudato si', mi Signore..." ("Toutes les louanges sont à toi, mon Seigneur...")

"Il prie en donnant des louanges. François loue Dieu pour tout, pour tous les dons de la création, et même pour la mort, qu'il appelle courageusement "sœur"".

Le pape a fait un commentaire : "Ces exemples de saints, de chrétiens, et aussi de Jésus, de louange à Dieu dans les moments difficiles, nous ouvrent les portes d'un grand chemin vers le Seigneur, et ils nous purifient toujours. La louange purifie toujours".

En conclusion, le pape François a déclaré : "Les saints nous montrent que nous pouvons toujours louer, dans les bons et les mauvais moments, parce que Dieu est l'Ami fidèle".

"C'est le fondement de la louange : Dieu est l'ami fidèle, et son amour ne fait jamais défaut. Il est toujours à nos côtés, Il nous attend toujours. Il a été dit : "Il est la sentinelle qui est proche de vous et qui vous fait avancer avec confiance".

Dans les moments difficiles et sombres, ayons le courage de dire : "Béni sois-tu, Seigneur". Louons le Seigneur. Cela nous fera tant de bien".