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En RDC, l’épiscopat plaide pour l'intégrité dans les nominations au gouvernement de la nouvelle alliance politique

Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO)

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) veulent que l'intégrité soit une priorité dans les nominations gouvernementales après la fin du mandat de la coalition qui s'était formée entre le parti du président et celui de son prédécesseur. 

Le président de la RDC, Felix Tshisekedi, a annoncé la fin du mandat de la coalition formée entre son parti Cap for Change (Cach) et celui de Joseph Kabila, le Front commun pour le Congo (FCC), déclarant que cette alliance "ne permettait pas la mise en œuvre du programme qui m'a amené à la présidence".  

Dans une déclaration publiée le lundi 1er mars, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) demandent instamment aux dirigeants du pays de ne nommer que des personnes intègres, ayant à cœur l'intérêt de la population.

"Seuls les hommes et les femmes qui ont fait preuve d'une bonne éthique dans leur passé et qui ont une expérience dans le domaine requis, soucieux du bien-être de la population, méritent d'être sélectionnés pour gérer les institutions de l'État et les entreprises publiques", affirment les évêques catholiques de la nation centrafricaine.

Ils ajoutent en référence aux autorités de nomination : "Nous les invitons à se mettre au travail conformément aux dispositions légales, en donnant la priorité au bien-être de la population et à la cohésion nationale. ” 

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Faisant référence à la nouvelle alliance, l'Union Sacrée de la Nation qui a incorporé certains membres de l'ancienne coalition, les membres de la CENCO disent qu'"il ne suffit pas de changer simplement de camp politique (de vêtements), il faut aussi rompre avec les anti-valeurs et s'engager à travailler".

"L'adhésion massive à l'Union Sacrée de la Nation ne doit pas être motivée uniquement par un positionnement politique", mettent en garde les membres de la CENCO.

Les évêques catholiques mettent également en garde contre le fait de négliger l'intégrité dans les nominations en disant que "les gens seront frustrés de voir revenir au pouvoir ceux qui ont participé aux pillages, à l'insécurité, aux violations des droits de l'homme, et qui ne montrent aucun remord et aucune conversion".

En octobre 2020, le président Tshisekedi a reconnu que deux ans après son ascension au pouvoir, il n'avait pas accompli sa tâche en raison des divisions persistantes au sein de la coalition au pouvoir à l'époque, la FCC-Cach.  

Le président a entamé des consultations avec les acteurs politiques et autres afin de trouver une solution à l'impasse politique qui avait interrompu le fonctionnement de certaines institutions de l'État.  

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Dansleurdéclaration du 9 novembre 2020, les membres de la CENCO ont loué le président congolais pour avoir engagé les différentes parties prenantes et ont rappelé au chef de l'État que "le bien-être du peuple doit passer avant toute autre considération politique".

Les évêques ont également appelé à des réformes électorales dans ce pays d'Afrique centrale.  

Dans leur déclaration du 1er mars, les évêques catholiques de la RDC réitèrent leurs appels à des réformes électorales en disant que cela "devrait être parmi les priorités du nouveau gouvernement".  

Ils abordent également l'insécurité qui, selon eux, reste "délétère et aggravée par la présence récurrente de groupes armés", en particulier dans la partie orientale du pays.  

Les évêques expriment également leurs préoccupations concernant la répression des droits de l'homme, l'insécurité et l'obstruction de la liberté d'expression et de la manifestation pacifique dans le pays.  

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Ils disent que le souci de justice qui s'est manifesté pendant les 100 jours de mandat du président Tshisekedi "ne semble pas continuer dans la même veine".  

"Elle s'est estompée et semble sélective", disent les évêques, ajoutant que "la lutte contre la corruption ne peut pas réussir si l'impunité persiste. "  

Dans la déclaration publiée après la réunion du Comité permanent de la CENCO du 22 au 25 février, les évêques soulignent l'embuscade du 22 février en Ituri, dans l'est de la RDC, qui a laissé l'ambassadeur d'Italie dans le pays - Luka Attanasio - son garde du corps et son chauffeur morts, comme preuve de l'insécurité dans le pays.  

Pour avancer, les membres de la CENCO appellent le peuple de Dieu en RDC à "veiller à ce que ses droits fondamentaux soient défendus à tout prix" et à ne pas agir "comme des complices des auteurs de violence".  

Le président Tshisekedi devrait assurer la formation d'un gouvernement efficace et prendre en considération le profil éthique des membres de son nouveau gouvernement et des responsables des institutions publiques, a rappelé l'évêque.

Ils appellent également le chef de l'État à "veiller davantage à garantir la cohésion et la sécurité nationales" dans la nation centrafricaine.   

Les évêques appellent en outre la communauté internationale à "soutenir les organisations congolaises dans leur lutte pour le respect des droits de l'homme par l'éducation civique et électorale de la population".

Ils demandent également à la communauté internationale d'aider les institutions du pays à "mettre en place des réformes en faveur de la population congolaise afin de préparer de manière adéquate les élections de 2023".

Les dirigeants de l'Eglise catholique invitent le peuple de Dieu en RDC "à ne pas tomber dans le découragement et le fatalisme face aux multiples défis de notre pays, mais à se tourner vers le Seigneur qui, en temps de tribulation, vient à notre secours".

"Que la Bienheureuse Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, intercède pour nous. Que Dieu nous prenne en grâce et bénisse notre pays", implorent les membres de la CENCO dans leur déclaration du 1er mars.