Le pape François à l'audience générale : La méditation chrétienne "n'est pas un repli sur soi".

Ce discours était la 31e réflexion de son cycle de catéchèse sur la prière, qu'il a lancé en mai et repris en octobre après neuf discours sur la guérison du monde après la pandémie.

Dans son discours, le pape François a noté la popularité croissante de la méditation en Occident.

Il a déclaré : "La pratique de la méditation a fait l'objet d'une grande attention ces dernières années. Les chrétiens ne sont pas les seuls à en parler : la pratique de la méditation existe dans presque toutes les religions du monde. Mais c'est aussi une activité très répandue chez les personnes qui n'ont pas une vision religieuse de la vie.

"Nous avons tous besoin de méditer, de réfléchir, de nous découvrir, c'est une dynamique humaine. Surtout dans le monde occidental vorace, les gens recherchent la méditation car elle représente une barrière élevée contre le stress quotidien et le vide qui est partout."

"Voici donc l'image de jeunes et d'adultes assis en méditation, en silence, les yeux mi-clos.... Mais que font ces personnes, pourrait-on se demander ? Ils méditent. C'est un phénomène à considérer favorablement : en effet, nous ne sommes pas faits pour courir tout le temps, nous avons une vie intérieure qui ne peut pas toujours être négligée. Méditer est donc un besoin pour tout le monde. Méditer, pour ainsi dire, c'est comme s'arrêter et prendre une respiration dans la vie. S'arrêter et être tranquille".

Le pape s'est ensuite penché sur ce qui différencie la méditation chrétienne des autres pratiques.

Il a déclaré : "Méditer est une dimension humaine nécessaire, mais méditer dans le contexte chrétien -- nous chrétiens -- va plus loin : c'est une dimension qui ne doit pas être éradiquée."

"La grande porte par laquelle passe la prière d'un baptisé -- rappelons-le encore une fois -- est Jésus-Christ. Pour le chrétien, la méditation entre par la porte de Jésus-Christ. La pratique de la méditation suit également ce chemin."

Il poursuit : "Et le chrétien, quand il prie, n'aspire pas à la pleine transparence de soi, ne cherche pas le centre le plus profond de l'ego. C'est légitime, mais le chrétien cherche autre chose. La prière du chrétien est avant tout une rencontre avec l'Autre, avec un grand O : la rencontre transcendante avec Dieu."

"Si une expérience de prière nous donne la paix intérieure, ou la maîtrise de soi, ou la clarté sur le chemin à prendre, ces résultats sont, pourrait-on dire, des conséquences de la grâce de la prière chrétienne, qui est la rencontre avec Jésus. C'est-à-dire que méditer signifie aller - guidé par une phrase de l'Écriture, par un mot - à la rencontre de Jésus en nous".

Le pape a expliqué que, dans la tradition chrétienne, le mot "méditation" a été utilisé pour désigner de nombreuses pratiques différentes au cours des deux derniers millénaires.

"Néanmoins, a-t-il dit, on peut tracer quelques lignes communes, et en cela nous sommes aidés à nouveau par le Catéchisme, qui dit ... 'Il y a autant de méthodes de méditation diverses et variées qu'il y a de maîtres spirituels. [...] Mais une méthode n'est qu'un guide ; l'important est d'avancer, avec l'Esprit Saint, sur l'unique voie de la prière : le Christ Jésus."

"Et ici, il indique un compagnon de voyage, celui qui guide : l'Esprit Saint. La méditation chrétienne n'est pas possible sans l'Esprit Saint. C'est lui qui nous guide vers la rencontre avec Jésus. Jésus nous a dit : "Je vous enverrai l'Esprit Saint. Il vous enseignera et vous expliquera. Il vous enseignera et vous expliquera". Et dans la méditation aussi, il est le guide pour aller de l'avant dans notre rencontre avec Jésus-Christ."

Le pape a exhorté les catholiques à ne pas s'attacher outre mesure à une forme de prière méditative, affirmant que "la méthode est un chemin, pas un but."

"Les méthodes de méditation sont des chemins à parcourir pour arriver à la rencontre avec Jésus, mais si vous vous arrêtez sur la route, et ne regardez que le chemin, vous ne trouverez jamais Jésus", a-t-il dit.

"Vous ferez du chemin un 'dieu'. Le 'dieu' ne vous attend pas là, c'est Jésus qui vous attend. Et le chemin est là pour vous conduire à Jésus."

Il a souligné la pratique de la méditation sur des scènes de l'Évangile, qui a été recommandée par saint Ignace de Loyola, le fondateur de l'ordre des jésuites auquel le pape appartient.

Il a dit : " Voilà donc la grâce de la prière chrétienne : Le Christ n'est pas lointain, mais il est toujours en relation avec nous. Il n'y a aucun aspect de sa personne divino-humaine qui ne puisse devenir pour nous un lieu de salut et de bonheur. Chaque moment de la vie terrestre de Jésus, par la grâce de la prière, peut devenir immédiat pour nous, grâce à l'Esprit Saint, le guide."

Dans ses salutations aux différents groupes linguistiques, le pape a noté que les Polonais célèbrent la solennité de Marie, reine de Pologne, le 3 mai.

S'adressant aux locuteurs polonais, il a déclaré : "Depuis le XVIIe siècle, le peuple polonais a donné ce titre à la Mère de Dieu, se plaçant sous sa protection maternelle et s'engageant à servir fidèlement la cause du Royaume de son Fils."

"En vous souvenant des vœux que vos pères ont prononcés à Jasna Góra [à Częstochowa], également en ces temps difficiles qui sont les nôtres, saisissez l'invitation toujours présente de Marie et faites tout ce que Jésus vous dira. Que sa bénédiction accompagne chacun d'entre vous, vos familles et toute la nation polonaise !"