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Au Nigeria, un évêque catholique appelle à la prière mondiale du Rosaire pour vaincre l'islamisme

Mgr Oliver Dashe Doeme, évêque du diocèse de Maiduguri au Nigeria. Crédit : Aide à l'Église en détresse (AED) Mgr Oliver Dashe Doeme, évêque du diocèse de Maiduguri au Nigeria. Crédit : Aide à l'Église en détresse (AED)

L'évêque du diocèse catholique nigérian de Maiduguri a appelé à des prières ferventes par l'intermédiaire de la Sainte Vierge Marie lors de la récitation du Saint Rosaire, affirmant que c'est par la dévotion à la Mère de notre Seigneur que la guerre contre les militants islamistes dans le pays d'Afrique occidentale sera gagnée.

Dans un message vidéo enregistré pour l'organisation pontificale catholique Aide à l'Église en détresse (AED) International, Mgr Oliver Dashe Doeme, dont le siège épiscopal se trouve dans le nord-est du Nigeria où les chrétiens continuent d'être persécutés par Boko Haram et d'autres groupes islamistes, reconnaît le pouvoir du Saint Rosaire pour mettre fin aux souffrances des chrétiens.

Mgr Doeme déclare, en référence au rapport 2021 de l'AED sur la liberté religieuse qui met en lumière divers pays africains connaissant des violations des libertés religieuses, "Pour ceux qui souhaitent aider aux côtés d'organisations d'aide comme l'AED, je vous demande de prier pour la fin de la violence, et de prier particulièrement le Rosaire."

L'Ordinaire de Maiduguri, où les chrétiens vivent dans la crainte constante d'attaques, affirme que les fidèles de son diocèse prient la Mère de Dieu depuis des années.

"Par la prière fervente et la dévotion à la Vierge, l'ennemi sera certainement vaincu", déclare l'évêque nigérian dans l'enregistrement vidéo du mercredi 5 mai.

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AED rapporte que le diocèse de Maiduguri est l'un des diocèses du pays d'Afrique de l'Ouest qui souffre le plus des activités terroristes de Boko Haram.

Dans une interview passée avec ACI Afrique, Doris Mbaezue, qui travaille dans l'unité de communication de Caritas Nigeria, a témoigné qu'à Maiduguri et dans l'État d'Adamawa, au nord-est du Nigeria, dans le diocèse catholique de Yola, les chrétiens ont eu recours à des rassemblements secrets pour prier en cas d'attaques.

Le responsable de Caritas a déclaré que les bâtiments d'église abandonnés étaient un spectacle courant dans divers locaux d'église dans les deux endroits, alors que les chrétiens se rassemblaient dans des lieux indéfinis pour maintenir leurs prières communes.

"Les églises sont abandonnées. Les catholiques du Nigeria sont connus pour leur dynamisme dans l'Église, mais ce n'est plus le cas, en particulier dans les États d'Adamawa et de Borno", a déclaré Mme Mbaezue dans l'interview de mars.

Elle a ajouté, en référence aux catholiques des territoires des deux États nigérians : " Aujourd'hui, ils s'organisent et se réunissent dans des lieux totalement indéfinis pour étancher leur soif de prières communautaires. Ils ne se rendent plus dans leurs lieux de culte car ils savent qu'ils seront tués s'ils le font."

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L'organisation islamiste Boko Haram terrorise le Nigeria depuis des années. Selon Mgr Doeme, jusqu'à 12 000 chrétiens du pays ont été tués par le terrorisme depuis juin 2015.

Cependant, les chrétiens ne sont pas seulement la cible de Boko Haram, dit l'évêque, ajoutant qu'ils subissent également de violentes attaques de la part des bergers peuls islamistes, ainsi que de groupes dissidents d'ISIS tels que l'ISWAP (Islamic State West African Province).

Cependant, les musulmans sont également visés par les violences, explique Mgr Doeme à AED, et précise : "Le conseil musulman de l'État d'Adamawa, par exemple, a signalé que 5 247 musulmans ont été tués par Boko Haram entre 2013 et 2017."

Il explique à l'organisation caritative catholique que la violence issue de l'extrémisme islamiste s'est propagée bien au-delà des frontières du Nigeria.

"La région du Sahel est devenue un refuge pour des groupes, dont Boko Haram, qui ont prêté allégeance à l'État islamique", indique l'évêque, qui ajoute que le Tchad, le Mali et le Niger, entre autres pays africains, luttent également contre la propagation de l'extrémisme.

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Mgr Doeme affirme qu'après la défaite d'ISIS en Irak et en Syrie, l'Afrique est devenue "le nouvel épicentre de l'extrémisme".

Il ajoute : "Il faudra une collaboration internationale et que les États d'Afrique travaillent ensemble pour vaincre l'ennemi commun !"

Selon le rapport sur la liberté religieuse dans le monde 2021, récemment publié par l'AED, le Nigeria reste l'un des pays où les chrétiens et les musulmans sont le plus durement touchés par le terrorisme islamiste.

Selon le rapport, l'ONU estime que deux décennies de violences liées à Boko Haram ont fait environ 36 000 victimes et entraîné le déplacement de deux millions de personnes.

Le Comité international de la Croix-Rouge a indiqué que la moitié des 40 000 personnes portées disparues en Afrique étaient originaires du nord-est du Nigeria, où Boko Haram maintient la population dans un état de terreur constant.

AED cite le rapport de la Croix-Rouge, qui fait allusion au fait que l'objectif de Boko Haram est de renverser le gouvernement et d'établir un État islamique.

Mais AED rapporte que les musulmans ne sont pas non plus à l'abri de la violence cruelle des extrémistes, car les attaques brutales sont perpétrées dans des régions du pays où les musulmans sont majoritaires.

En outre, la plupart des musulmans du Nigeria ne partagent pas le fondamentalisme idéologique de Boko Haram, selon l'organisation caritative pontificale.

AED rapporte que depuis plusieurs années, le changement climatique et la raréfaction des pâturages ont entraîné une augmentation du nombre d'attaques signalées par les bergers Fulani, qui ont particulièrement ciblé les chrétiens.

Dans son rapport sur la liberté religieuse, l'organisation a indiqué que les attaques des Peuls "présentent de plus en plus de tendances islamistes radicales".