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Un archevêque togolais sollicitera des fonds pour le candidat bénéficiaire « pour gagner l'élection »

Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, archevêque émérite, s'adressant à la presse à Lomé, Togo, mardi 10 décembre 2019 Domaine public Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, archevêque émérite, s'adressant à la presse à Lomé, Togo, mardi 10 décembre 2019
Domaine public

Alors que les citoyens électeurs du Togo, pays d'Afrique de l'Ouest, se préparent à participer à un scrutin qui doit avoir lieu en février prochain pour élire leur président, Mgr Philippe Kpodzro, archevêque émérite de Lomé, a lancé une opération de sollicitation de fonds pour aider un candidat présidentiel unique et non encore identifié afin de garantir un véritable concours démocratique et concurrentiel qui permettrait au candidat bénéficiaire « de gagner ce type d'élection ».

« Ce Fonds, d'un montant compris entre 04 et 07 milliards de francs CFA (6,8 et 11,8 millions de dollars), nous permettra pour une fois de mettre en place la logistique appropriée pour remporter ce type d'élection, dont les organisateurs, reconnus par leur mauvaise histoire comme voleurs de licence, ont tout fait à l'avance pour revendiquer la victoire, dont ils seront les premiers à avoir sérieusement honte » a déclaré l'Archevêque Philippe Kpodzro aux journalistes, mardi 10 décembre à Lomé, la capitale nationale.

Intitulée « Fonds Archevêque Kpodrzo », l'initiative devrait faciliter la collecte de « ressources suffisantes pour soutenir un seul candidat de toute l'opposition démocratique, financer sa campagne dans une dynamique unifiée, assurer la représentation et le plein soutien de ses délégués dans les 9.000 bureaux de vote ».

Les fonds, dont la collecte se fera par le biais de cinq comptes bancaires, seraient également « utilisés pour mettre en place des comités de suivi citoyen autour de tous les bureaux de vote afin de décourager toute manœuvre frauduleuse et d'assurer la compilation des résultats, bureau par bureau, pour une nette victoire du candidat », a dit le Prélat togolais.

En mai 2019, le Parlement togolais a approuvé un changement constitutionnel permettant au président de longue date Faure Gnassingbe de rester en fonction jusqu'en 2030. Malgré les protestations généralisées appelant à la fin des décennies d'emprise de sa famille sur le pouvoir, ont rapporté les Nouvelles d'Aljazeera.  

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Depuis qu'ils ont boycotté les élections législatives en décembre 2018, les partis d'opposition du pays d'Afrique de l'Ouest ont cherché à limiter la durée du mandat et à obtenir d'autres réformes constitutionnelles.

Le Président Gnassingbé, dont le parti  l'Union pour la République détient les deux tiers des sièges au Parlement, dirige le Togo depuis qu'il a pris la succession de son père Gnassingbé Eyadéma, il y a 14 ans.

Lors de la conférence de presse de mardi, Mgr Kpodrzo a réitéré son souhait de voir l'ensemble de l'opposition togolaise se rassembler autour d'un seul candidat à l'élection présidentielle de février.

Le Prélat semble convaincu que le « salut des Togolais », amoureux de la liberté, de la justice et du changement politique au sommet de l'État, « dépend de ce candidat mystérieux et unique de l'opposition ».

« Quand je parle d'une seule candidature, je compte sur cette force mystique et mystérieuse de notre religion. J'y crois fermement. Et je suis convaincu que le salut du peuple togolais dépend d'une seule candidature », a souligné Mgr Kpodzro.

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Interrogé sur l'identité de ce candidat unique, l'archevêque émérite de Lomé a dit : « Il (ou elle) ne sera pas un « ange » tombé directement du ciel. Cet « oiseau rare » dans lequel tous les Togolais doivent mettre (aveuglément) leur confiance se trouvera au cœur même des vrais fils et filles de la nation ».

« Vous vous demandez qui sera ce candidat unique. Le temps viendra, vous saurez qui sera ce candidat unique », a-t-il dit aux journalistes et ajouté : « le Seigneur utilise les moyens les plus imparfaits et les plus ordinaires pour faire son travail afin que l'homme ne se vante pas, afin que la gloire retourne à Dieu. »

« C'est pourquoi le candidat unique auquel j'invite toute l'opposition, tous les dirigeants des partis politiques et de la société civile à prendre comme élu de Dieu pour sauver le pays et promouvoir le changement... sera choisi parmi vous », a-t-il ajouté.

Selon le point de vue réfléchi du responsable de l'Église, « tout ce que le Seigneur Dieu Tout-Puissant demande au peuple togolais qui aspire au changement, c'est d'avoir « la foi », d'avoir le courage d'accepter ce candidat unique, quelle que soit sa physionomie, son passé, son aura, ses faiblesses, son charisme. L'essentiel est de lui faire confiance et d'avoir la foi. »

Il a lancé un appel aux médias pour qu'ils mobilisent des personnes de bonne volonté afin de fournir les ressources financières et matérielles nécessaires pour financer les activités du candidat.

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Des activités spéciales de collecte de fonds seront organisées par l'intermédiaire de différents groupes de pression, notamment des foires, des ventes caritatives, des galas VIP, des spectacles et d'autres événements.

L'initiative de l'archevêque émérite Kpodzro semble porter à un autre niveau le message des évêques de la Conférence épiscopale du Togo (C.E.T.) qui, dans une lettre pastorale du 21 novembre, ont invité le gouvernement togolais à entamer des réformes du processus électoral pour garantir un scrutin libre, équitable et transparent en février prochain.