En la solennité de l'Immaculée Conception, le pape François salue "la beauté du cœur de Marie"

Le pape Pie IX a promulgué un décret définissant le dogme de l'Immaculée Conception de Marie en 1854.

Dans le décret, Ineffabilis Deus, il écrit : " Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine qui veut que la très Sainte Vierge Marie, dans la première instance de sa conception, par une grâce et un privilège singuliers accordés par le Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, le Sauveur de la race humaine, a été préservée de toute tache du péché originel, est une doctrine révélée par Dieu et doit donc être crue fermement et constamment par tous les fidèles. "

Dans son discours, le pape François a noté que Marie a été "grandement troublée" par les paroles de l'ange Gabriel.

Il a déclaré : "La salutation de l'ange semblait trop grandiose pour elle. Pourquoi ? Parce qu'elle sent en elle sa petitesse, et cette petitesse, cette humilité attire le regard de Dieu."

"Entre les murs de la maison de Nazareth, nous voyons ainsi une caractéristique merveilleuse du cœur de Marie : ayant reçu le plus grand des compliments, elle est troublée parce qu'elle entend lui être adressé ce qu'elle ne s'est pas attribué à elle-même."

"En effet, Marie ne s'attribue pas de prérogatives, elle ne prétend à rien, elle n'impute rien à son propre mérite. Elle n'est pas satisfaite d'elle-même, elle ne s'exalte pas. Car dans son humilité, elle sait qu'elle reçoit tout de Dieu."

Il a ajouté que Marie était capable d'orienter complètement sa vie vers Dieu et les autres.

"Marie Immaculée ne regarde pas sur elle-même. C'est cela la véritable humilité : ne pas regarder sur soi, mais regarder vers Dieu et les autres ", a-t-il déclaré.

Le pape François s'est rendu tôt ce matin à la statue de l'Immaculée Conception sur la Piazza di Spagna à Rome.

Le pape a effectué cette visite privée peu après 6 heures du matin, quelques jours après que le Vatican ait annoncé que, pour la deuxième année consécutive, il ne se rendrait pas sur le site l'après-midi en raison de la pandémie.

Le bureau de presse du Saint-Siège a indiqué le 8 décembre que le pape avait laissé un bouquet de roses blanches à la base de la colonne, avant de demander l'intercession de la Vierge Marie pour la guérison des malades et un répit pour les personnes touchées par les guerres et la crise climatique.

Il a également prié pour la grâce de la conversion pour "ceux qui construisent des murs pour s'éloigner de la douleur des autres".

Le bureau de presse a indiqué que le pape est parti vers 6 h 20 et s'est rendu à la basilique Sainte-Marie-Majeure, où il a prié devant l'icône de Salus Populi Romani, Marie protectrice du peuple romain, avant de revenir au Vatican peu après 7 heures.

Dans son discours de l'Angelus, le pape a noté que l'ange est apparu à Marie dans sa maison, et non sur la place principale de Nazareth.

Il a déclaré : "Dans cette petite maison de Nazareth a battu le plus grand cœur qu'aucune créature n'ait jamais eu. Chers frères et sœurs, c'est une nouvelle extraordinaire pour nous ! Parce que le Seigneur nous dit que pour accomplir des actions merveilleuses, il n'a pas besoin de grands moyens et de nos hautes capacités, mais de notre humilité, des yeux ouverts sur Lui et sur les autres."

"Avec cette annonciation, entre les pauvres murs d'une petite maison, Dieu a changé l'histoire. Aujourd'hui encore, il veut faire de grandes choses avec nous dans notre vie quotidienne : dans nos familles, au travail, dans les milieux de tous les jours. La grâce de Dieu aime y opérer plus que dans les grands événements historiques."

Le pape a exhorté les catholiques à ne pas considérer la sainteté comme une "utopie" ou une "pieuse illusion" en désaccord avec la vie quotidienne.

Il a ajouté : "Demandons à la Madone une grâce : qu'elle nous libère de l'idée trompeuse que l'Évangile est une chose et que la vie en est une autre ; qu'elle suscite en nous l'enthousiasme pour l'idéal de sainteté qui n'a rien à voir avec les cartes et les images saintes, mais qui consiste à vivre humblement et joyeusement, comme la Madone, ce qui se passe chaque jour, libérés de nous-mêmes, les yeux fixés sur Dieu et le prochain que nous rencontrons."

Après avoir prié l'Angélus, le pape François a rappelé qu'il était rentré lundi d'une visite de cinq jours en Grèce et à Chypre. Il a remercié Dieu pour ce voyage, ainsi que les catholiques qui ont prié pour un voyage réussi.

Il a rappelé les points forts de sa visite, en commençant par Chypre, une île de la Méditerranée orientale où il a passé deux jours.

Il a déclaré : "Mon souhait pour Chypre est qu'elle soit toujours un laboratoire de fraternité, où la rencontre l'emporte sur la confrontation, où nous accueillons nos frères et sœurs, surtout quand ils sont pauvres, écartés, émigrés."

"Je répète que face à l'histoire, face à ceux qui émigrent, nous ne pouvons pas nous taire, nous ne pouvons pas nous détourner."

Revenant sur ses trois jours en Grèce, le pape a souligné ses rencontres avec Ieronymos II, l'archevêque orthodoxe d'Athènes et de toute la Grèce.

"Il m'a d'abord accueilli dans sa maison et le lendemain, il est venu me rendre visite. Je chéris cette fraternité dans mon cœur", a-t-il déclaré.

"Je confie à la Sainte Mère de Dieu les nombreuses graines de rencontre et d'espérance que le Seigneur a semées au cours de ce pèlerinage. Je vous demande de continuer à prier pour qu'elles germent dans la patience et fleurissent dans la confiance."

Le pape a noté que mercredi marque la fin de l'Année Saint-Joseph, qui a débuté le 8 décembre 2020.

Il a également observé que l'année jubilaire de Lorette se termine le 10 décembre. L'année jubilaire, qui a débuté le 8 décembre 2019 et a été prolongée en raison de la pandémie, marque le 100e anniversaire de la proclamation officielle de Notre-Dame de Lorette comme patronne des pilotes et des passagers aériens.

Il a déclaré : "Que la grâce de ces événements continue d'agir dans nos vies et dans celles de nos communautés. Que la Vierge Marie et Saint Joseph nous guident sur le chemin de la sainteté".

Après avoir salué des groupes de pèlerins venus d'Italie, d'Espagne et du Mexique, le pape a conclu : "N'oubliez pas de prier pour moi, et je le ferai pour vous. Profitez de votre déjeuner et arrivederci".