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Le pape François décide que l'auditeur du Vatican doit continuer à fonctionner pendant la période de vacance du Saint-Siège

Le pape François lors de l'audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre, le 24 mai 2023. | Daniel Ibanez/CNA Le pape François lors de l'audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre, le 24 mai 2023. | Daniel Ibanez/CNA

Le pape François a établi que l'auditeur général du Saint-Siège continuera à exercer ses fonctions pendant une sede vacante.

Une sede vacante est la période qui s'écoule entre la mort ou la démission d'un pape et l'élection de son successeur. Selon la loi du Saint-Siège, pendant une sede vacante, "tous les responsables des institutions curiales et les membres cessent leurs fonctions", tandis que les secrétaires "s'occupent de la gestion ordinaire des institutions curiales, en s'occupant uniquement des affaires courantes".

François a décidé que le Bureau de l'auditeur général, qui n'a pas de secrétaire, pouvait également poursuivre son "administration ordinaire" en cas de vacance du siège papal.

L'auditeur général est chargé de vérifier les états financiers du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican.

Il est également responsable de l'ouverture de l'enquête sur l'investissement controversé de la Secrétairerie d'État dans un immeuble londonien, achat qui se trouve actuellement au cœur d'un important procès sur les finances du Vatican.

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L'IOR, communément appelée la banque du Vatican, a d'abord accepté d'accorder un prêt à la Secrétairerie d'État pour l'hypothèque sur la propriété londonienne. Mais l'IOR a soudainement changé de cap et a fait un rapport à l'auditeur général, qui a enquêté.

Cette déclaration fait partie d'un rescrit du 24 mai sur les tâches du Bureau de l'auditeur général, signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État. Ce rescrit a été publié à la suite d'une rencontre, le 24 avril, entre M. Parolin et le pape François.

Le pape a déclaré qu'à la lumière des dispositions de la constitution apostolique Praedicate Evangelium, "l'administration ordinaire, en cas de vacance du siège apostolique, ne serait pas interrompue et que la fonction de contrôle continuerait d'être exercée par le Bureau de l'auditeur général sous la supervision du cardinal Camerlengo".

Le camerlengo est chargé de superviser les préparatifs d'un conclave papal et de gérer l'administration du Saint-Siège pendant la sede vacante.

Le pape François a également décidé de modifier une partie d'un article des statuts du Bureau de l'Auditeur général.

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Selon le rescrit, après avoir analysé les rapports d'activités suspectes, l'auditeur général ne les présentera plus à une commission spéciale composée du conseiller pour les affaires générales de la Secrétairerie d'État, du secrétaire prélat du Conseil pour l'économie et du secrétaire de la Secrétairerie pour l'économie.

Au lieu de cela, en reprenant la formulation du Praedicate Evangelium au paragraphe 2 de l'article 224, l'auditeur présentera un rapport sur les notifications d'activités suspectes au préfet du Secrétariat pour l'économie et, s'il le juge nécessaire, au cardinal coordinateur du Conseil pour l'économie.

Ce changement signifie que le Secrétariat d'État ne reçoit pas de rapport de l'auditeur sur les déclarations de soupçon reçues par le bureau.

Les déclarations de soupçon qui ont été confirmées doivent continuer à être transmises aux autorités judiciaires compétentes, ajoute le rescrit.

Le rescrit du pape sur la fonction du Bureau de l'auditeur général intervient alors qu'un ancien auditeur du Saint-Siège et son adjoint poursuivent la Secrétairerie d'État pour licenciement abusif.

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Libero Milone et Ferruccio Panicco ont intenté une action en justice de plusieurs millions de dollars en novembre 2022 ; après plusieurs obstacles, l'affaire a été portée devant les tribunaux cette année.

Les deux hommes demandent à être indemnisés pour le manque à gagner, l'atteinte à leur réputation et la souffrance morale qu'ils affirment avoir subis après avoir été contraints de quitter leur emploi en 2017.

M. Milone a déclaré peu après avoir quitté son poste au milieu de son mandat de cinq ans qu'il avait été "menacé" de démissionner par une "vieille garde" opposée à son travail.

Le cardinal Angelo Becciu, alors commandant en second à la Secrétairerie d'État, aurait été responsable du licenciement de M. Milone.

Becciu a déclaré à Reuters en 2017 que Milone "allait à l'encontre de toutes les règles et espionnait la vie privée de ses supérieurs et de son personnel, y compris la mienne."

Le cardinal a pointé du doigt le pape François, affirmant que le pape lui avait dit qu'il n'avait plus confiance en Milone et qu'il voulait que Becciu dise à l'auditeur qu'il devait démissionner.