Le pape François déplore la pauvreté spirituelle d'une culture qui conduit au suicide des adolescents

Le pape a averti qu'une culture de la "précipitation" peut nous empêcher de nous arrêter pour prendre soin des autres. Il a ajouté que la parabole du bon samaritain de Jésus "continue d'interpeller chacun d'entre nous dans l'ici et maintenant de notre vie quotidienne".

"Il est facile de déléguer la charité à d'autres, mais la vocation de chaque chrétien est de s'impliquer personnellement", a déclaré le pape François.

Le pape a noté que les jeunes sont particulièrement vulnérables aux changements culturels qui ont conduit les gens à "ignorer tout ce qui est désagréable ou cause de souffrance et à exalter les qualités physiques comme si elles étaient le but premier de la vie."

"Nous vivons à une époque qui n'est pas particulièrement sensible aux besoins des pauvres. La pression pour adopter un style de vie aisé augmente, tandis que les voix de ceux qui vivent dans la pauvreté ont tendance à ne pas être entendues", a-t-il ajouté.

Le pape François a institué la Journée mondiale des pauvres en 2016, à la fin de l'année jubilaire de la miséricorde de l'Église catholique. Cette journée est célébrée chaque année le 33e dimanche du temps ordinaire, une semaine avant la fête du Christ Roi.

La septième Journée mondiale des pauvres sera célébrée le 19 novembre sur le thème "Ne détournez pas votre visage du pauvre", tiré du livre de Tobie 4:7.

Dans son message, signé le 13 juin, jour de la fête de saint Antoine de Padoue, le pape souligne que "les augmentations dramatiques des prix" ont encore appauvri de nombreuses familles.

"Si une famille doit choisir entre la nourriture et les soins médicaux, nous devons prêter attention aux voix de ceux qui défendent le droit à ces deux biens au nom de la dignité de la personne humaine", a-t-il déclaré.

Le pape François a également déploré les problèmes qui touchent les travailleurs, notamment "les traitements inhumains infligés à de nombreux ouvriers et ouvrières, les salaires insuffisants pour le travail effectué, le fléau de l'insécurité de l'emploi et le nombre excessif de décès liés à des accidents, souvent le résultat d'une mentalité qui choisit le profit rapide au détriment d'un lieu de travail sûr".

Nous nous souvenons de l'insistance de saint Jean-Paul II sur le fait que "la base première de la valeur du travail est l'homme lui-même... S'il est vrai que l'homme est destiné et appelé au travail, en premier lieu, le travail est "pour l'homme" et non l'homme "pour le travail"", a-t-il déclaré, citant l'encyclique Laborem Exercens de Jean-Paul II.

François, qui est actuellement en convalescence à l'hôpital après une opération d'une hernie, a écrit que "la prise en charge des pauvres est plus qu'une simple question d'aide hâtive".

Il a ajouté que prendre soin des pauvres exige de "rétablir les justes relations interpersonnelles que la pauvreté nuit" et nous conduit à "jouir des bénéfices de la miséricorde et de la charité qui donnent un sens et une valeur à toute notre vie chrétienne".

"Ce dont les pauvres ont besoin, c'est certainement de notre humanité, de nos cœurs ouverts à l'amour", a déclaré le pape François.

"La foi nous enseigne que chaque pauvre est un fils ou une fille de Dieu et que le Christ est présent en lui. Comme vous l'avez fait à l'un de ces plus petits qui sont dans ma famille, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25, 40).

Le pape François a également cité sainte Thérèse de Lisieux, qui a écrit dans son autobiographie "Histoire d'une âme" que "la charité ne doit pas rester enfermée dans les profondeurs du cœur".

"Personne, dit Jésus, n'allume une bougie pour la mettre sous le boisseau, mais il la met sur le chandelier, pour qu'elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Pour moi, cette bougie représente la charité qui doit donner de la lumière et de la joie non seulement à ceux qui me sont chers, mais à tous ceux qui sont dans la maison, à l'exception d'aucun", a écrit la carmélite française.

Le pape François a ajouté : "Dans cette maison qui est la nôtre, qui est le monde, tous ont le droit de faire l'expérience de la lumière de la charité ; personne ne doit être privé de cette lumière. Que l'amour inébranlable de sainte Thérèse émeuve nos cœurs en cette Journée mondiale des pauvres et nous aide à ne pas 'détourner le visage de celui qui est pauvre', mais à le garder toujours fixé sur le visage humain et divin de Jésus-Christ, Notre Seigneur."